Alors que la crise sanitaire a perturbé l’économie mondiale et réorienté les dépenses des consommateurs, Bruce Cleaver, PDG de De Beers, se dit plutôt optimiste quant au futur des diamants naturels. Selon le dirigeant britannique, l’offre restera stable au cours des prochaines décennies. Aussi, voit-il le secteur enregistrer une croissance décente à moyen et long terme.
Organisée le 21 février 2022, la cinquième édition du Dubai Diamond Conference a réuni les experts de l’industrie du diamant pour discuter de sujets clés sur l’avenir de cette pierre précieuse. À cette occasion, Bruce Cleaver et Sergey Ivanov, respectivement PDG du conglomérat sud-africain De Beers et du groupe russe ALROSA, deux des leaders mondiaux du diamant, ont participé à une causerie-débat autour du thème « Pourquoi les diamants ont-ils si bien fonctionné pendant le Covid-19 ? ».
Un approvisionnement maintenu sur 20 à 40 ans
Lors de son intervention, Bruce Cleaver a fait un point assez optimiste sur l’industrie. Selon le dirigeant britannique l’offre des diamants naturels restera stable au cours des prochaines décennies, malgré la crise sanitaire, les problèmes logistiques et une priorisation des dépenses. Il prédit même que le secteur enregistrera une croissance décente à moyen et long terme, grâce à l’approvisionnement qui se maintiendra au moins sur 20, 30 voire 40 ans. « Je suis plus optimiste pour l’avenir que je ne l’ai été depuis longtemps », a confié Bruce Cleaver, qui rêve de retrouver les performances de la période d’avant covid-19 (2018-2019) quand l’offre avait pris l’ascenseur.
Une reprise de la croissance en 2021 après une baisse des ventes en 2020
Malheureusement, depuis fin 2019, après l’apparition du virus en Chine, la chaîne d’approvisionnement mondiale a été fortement perturbée. Il y a eu notamment la fermeture de certaines mines et la chute du commerce des diamants bruts. Mais à partir de fin 2020, la demande s’est accrue à nouveau. Cette situation a provoqué l’augmentation des prix du taillé puis une hausse des prix du brut en 2021. Les ventes de De Beers ont alors atteint 4,82 milliards de dollars, contre 2,79 milliards l’année précédente.
Cap sur les fonds marins au large du Groenland
Avec la reprise de la croissance, De Beers relance son exploration de diamants. Déjà présent dans deux continents et quatre pays (Botswana, Afrique du Sud, Namibie et Canada), le groupe va maintenant à la conquête des fonds marins au large du Groenland. Objectif : examiner les profondeurs pour voir s’ils peuvent contenir des gisements marins très prisés. Ce projet fait suite à une étude commandée l’année dernière sur le fond de l’océan dans ce secteur encore largement inexploré. Notons que De Beers produit déjà des diamants des fonds marins namibiens.
Plus d’investissements durables
Si Bruce Cleaver pense qu’il est beaucoup trop tôt pour s’avancer sur les résultats de l’exploration au Groenland, il croit en revanche à la bonne affaire en Angola. Pour preuve, son groupe a demandé en décembre dernier à mener des activités dans le nord-est du pays, espérant y découvrir des tresors, après les réformes entreprises par les autorités nationales dans l’industrie diamantaire.
Pour atteindre ses objectifs et s’aligner sur les préoccupations actuelles, De Beers multipliera les investissements dans les pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Le groupe a prévu notamment de mettre en place la traçabilité des diamants à l’aide de la technologie blockchain afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.