La France embarrassée par la Légion d’honneur attribuée à Poutine

Le président Emmanuel Macron fait face à la pression d’une certaine opinion afin de retirer la distinction précédemment décernée à son homologue russe, devenu presque persona non grata à l’aune de son invasion de l’Ukraine.

Alors le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky se tenait face à son homologue français Emmanuel Macron le 9 février dernier pour se voir décerner la Grand’Croix de la Légion d’honneur, un sentiment doux-amer a dû l’emplir.

Et pour cause, l’hôte de Macron devra partager désormais cette distinction témoignant d’une grande marque de considération de la part de la France, avec celui qu’il considère comme le « bourreau » des siens, l’envahisseur des siens. En l’occurrence Vladimir Poutine.

Ce dernier a en effet été distingué presque 17 ans plus tôt du même titre, toujours dans le palais de l’Élysée, par le chef de l’État d’alors Jacques Chirac.

Agenda économique

L’ancien président de la République française – 1995 à 2007 – avait choisi d’honorer l’homme du Kremlin le 22 septembre 2006 dans la foulée d’un sommet impliquant leur pays respectif de même que l’Allemagne. La raison ? Les liens d’amitié prétendument solides entre les deux nations et abondamment vantés par les services de Chirac. Une relation également saluée par Poutine.

Au grand dam d’une partie de l’opinion qui avait perçu à travers cet acte, une caution de l’État français au régime absolument répressif de l’ancienne figure du KGB. L’organisation Reporters sans frontières (RSF) avait ainsi déploré une décoration décidée au mépris du non respect de la liberté de la presse entre autres par le bénéficiaire.

«Il n’est pas question de lier des actions morales à des actions économiques », avait alors objecté Jacques Chirac face au tollé, confirmant la thèse d’une Légion d’honneur attribuée afin de satisfaire un agenda économique.

Macron au tournant

Cette considération tient-elle à l’heure d’une guerre sanglante en cours en Ukraine depuis bientôt un an sur l’instigation de Vladimir Poutine ? De nombreuses voix s’interrogent et se tournent vers une France visiblement inconfortable à ce sujet. Même si Emmanuel Macron à qui il revient la prérogative du retrait de cette distinction dit ne rien exclure.

« Mais ce n’est pas une décision que j’ai prise aujourd’hui. Ces décisions «sont toujours lourdes de sens et je pense qu’il faut apprécier le bon moment pour le faire », s’est-il d’ailleurs empressé de déclarer lors de cérémonie de célébration de Zelensky.

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