Sommet du G7 : Biarritz sera-t-elle transformée en un camp retranché ?

 

Des policiers à Lyon, lors d'une intervention. Image d'illustration.

Biarritz accueillera le sommet du G7, les sept pays les plus riches au monde, du 24 au 26 août prochain. C’est dans ce cadre que la station balnéaire bénéficie d’une sécurité renforcée alors qu’un « contre-sommet » est organisé à la frontière espagnole. Le gouvernement et les autorités locales craignent la présence de blacks blocks parmi les manifestants.

Près d’une semaine avant le début du G7, Biarritz se transforme en un camp retranché. Tout le centre-ville est complètement bouclé avec des zones accessibles sur permis. La sécurité sera maximale grâce à un dispositif « extrêmement lourd » pour faire face à la menace des groupes violents, a prévenu le président de la République. Il a regretté qu’« Il y a d’ores et déjà plusieurs groupes violents, français et européens, qui se sont donné rendez-vous comme c’est malheureusement maintenant à chaque fois le cas, lors des G7 et des G20 ».

Biarritz, ville retranchée ?

La ville de Biarritz est partagée en deux zones. D’une part la zone 1, dite de sécurité renforcée, qui comprend tous les lieux de rencontre des délégations. Elle sera interdite à la circulation des véhicules et aux piétons non accrédités. Les surfeurs et les baigneurs n’auront pas accès à la Grande Plage, au-dessus de laquelle trône l’Hôtel du Palais, lieu de rencontre des dirigeants des sept grands pays. D’autre part la zone 2, dite de protection. La présence humaine y est un peu tolérée, mais pour y accéder les automobilistes devront présenter un macaron et les piétons un badge. Le quartier des Arènes de Bayonne, dans lequel se trouvent le commissariat et le tribunal, sera bouclé par un périmètre de sécurité du lundi 19 au lundi 26 aout inclus. En outre, l’aéroport et la gare de Biarritz resteront fermés le temps du sommet, comme la gare de Bayonne. Aucun engin ne pourra survoler la ville et des moyens anti-drones seront déployés.

Tous les mouvements de contestation au rendez-vous de Biarritz

Le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Spitz, ayant interdit toutes manifestations dans les trois villes du « BAB » (Bayonne-Anglet-Biarritz), les militants anti-G7 ont dû s’exiler à la frontière franco-espagnole, plus exactement à Hendaye (France) et Irun (Espagne).

Le « sommet des alternatives » se tiendra à cheval entre les deux pays. Dès le 19 août, les anti-G7 prendront leurs quartiers à Urrugne, commune voisine d’Hendaye. Ils tiendront ensuite des conférences et ateliers à Irun et Hendaye du 21 au 23 août. Au moins 12.000 personnes sont attendues, issues ou non de 80 organisations et associations locales et internationales. Parmi celles-ci notons les altermondialistes (CCFD-Terre Solidaire, le Crid ou encore Oxfam ou Attac), les écologistes (les Amis de la Terre, Sortir du nucléaire ou encore Bizi, un groupe local affilié à ANV-Cop21), les ONG de défenses des droits des réfugiés et des femmes, les associations LGBT. L’on annonce même la présence des syndicats, dont un petit groupe de « gilets jaunes », des partis de gauche radicale, des groupes anarchistes et antifascistes. C’est pourquoi les autorités craignent l’infiltration de la plateforme par des « black blocks », des agitateurs issus de mouvances libertaires et au mode d’action violent. Se voulant ferme, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré que toute manifestation violente serait « neutralisée ».

Les manifestants ont promis d’être sages

Pourtant, les organisations (officielles en tout cas) clament qu’elles ne sont pas dans la région pour semer le bordel. Elles voudraient juste se faire entendre par des actions pacifiques. Lundi, devant la presse, les organisateurs de ce contre-sommet ont assuré qu’ils ne s’adonneraient pas à la dégradation des espaces publics ou ne tomberaient pas dans la confrontation avec les forces de l’ordre. « S’il y a des violences répressives, nous opposerons des techniques de résistance non-violentes », ont-ils promis.

Le « contre-sommet » se tiendra le 24 août, premier jour du sommet du G7. Les organisations prévoient une grande manifestation à Hendaye et des actions « d’occupation des places publiques » dans sept communes limitrophes de Biarritz, cité interdite.

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