Le come-back de Borne

La nouvelle ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne prend goût à son retour aux affaires après son évincement de Matignon il y a un peu plus d’un an.

Pour combien de temps Elisabeth Borne va-t-elle dirigera-t-elle le ministère de l’Éducation nationale ? Difficile à dire alors que l’épée de Damoclès de la motion de censure est de nouveau brandie sur la tête du premier ministre François Bayrou.

Une certitude en revanche, c’est ce que celle qui a été nommée le 23 décembre 2024 entend profiter de chaque instant de son séjour à l’hôtel de Rochechouart pour imprimer sa marque, « faire bouger les choses », comme s’emploie-t-elle à le dire au Monde, le 21 janvier 2025.

En effet, un mois de gestion des affaires dans un secteur aussi névralgique que celui de l’Éducation aura, semble-t-il, suffit à redonner de l’entrain à la députée du Calvados. Selon le quotidien du soir, celle qui était décrite comme « la-dame-qui-ne-dit-pas-bonjour » par le personnel de l’Élysée apparaît aujourd’hui rayonnante dans son bureau de la rue de Grenelle.

« On doit attendre des responsables politiques des résultats, que certains se regardent moins le nombril et s’occupent plus des préoccupations de nos concitoyens », cingle la nouvelle numéro deux du gouvernement.

Une traversée du désert

D’après le journal, cet état d’esprit tranche avec celui de son départ de Matignon en janvier 2024 après 29 mois à la tête du gouvernement. Un nombre qui lui inspirera le titre d’un livre en octobre de la même année, dans laquelle elle raconte cette expérience.

Un témoignage où la déception côtoie l’ingratitude chez celle qui aura longtemps servi de punching-ball pour les détracteurs du régime d’Emmanuel Macron à force d’encaisser les coups à cause d’un certain nombre de réformes conduit par son gouvernement.

Deux d’entre elles se démarquent notamment comme les plus contestées de ce second quinquennat du président de la République : la réforme des retraites et celle de l’immigration. Un véritable champ de mines au terme duquel Elisabeth Borne aura reçu si peu de gratitude.

« On sentait qu’il y avait comme une blessure« , confie aujourd’hui au Monde, son ami Clément Beaune, ancien député de Paris, sur son retour au sein au sein de l’hémicycle.

Une vision renouvelée

Par deux fois, elle aurait décliné toujours selon Le Monde, des propositions de retour au gouvernement : d’abord le ministère des Armées, proposé par Emmanuel Macron lui-même, puis un poste dans l’éphémère gouvernement de Michel Barnier en septembre 2024.

« Quand on croit à la responsabilité en politique, à l’intérêt général et qu’on veut la réussite de son pays, on ne peut pas rester spectateur », argue désormais celle à qui les Européennes de juin 2024 auront servi de remise en selle.

Désormais, celle qui avait indiqué non sans une certaine stupéfaction à son arrivée à la rue de Grenelle, « ne pas être spécialiste » du sujet, imprime sa marque, avec une distanciation de la méthode Attal, son prédécesseur au poste, successeur au poste de premier ministre, mais surtout rival de la cadre de la suite d’Emmanuel Macron.

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