Le président syrien aurait abandonné le navire sous les coups de l’offensive rebelle qui a déferlé dans la capitale, après la prise de plusieurs régions stratégique.
« J’ai assez couvert l’actualité, maintenant c’est fait« . Sur le réseau social X aux premières heures de ce dimanche 8 décembre 2024, Hussam Hammoud présent sur place en Syrie a décidé de troquer son costume de journaliste-reporter contre celui d’un citoyen syrien épris de liberté.
« La Syrie est à nous : Libre, belle et sans Assad, comme elle aurait toujours dû l’être. Il est temps de finalement le ressentir« , a-t-il poursuivi dans une publication montrant une foule de personnes réunie certainement à Damas la capitale, tenant le drapeau syrien den main.
La situation est restée tendue tout au long de ces dernières heures, mais il ne semble plus y avoir le moindre doute désormais à propos de la chute du régime de Bachar el-Assad, le président à la tête du pays depuis le début des années 2000.
Un régime hérité du père Hafez el-Assad – lui-même au pouvoir entre 1971 et 2000 – et dirigé comme le souligne le média américain CNN, « d’une main de fer, avec brutalité, emprisonnant des gens, tuant des gens, tournant les chars et l’artillerie lourde contre les citoyens du pays chaque fois qu’ils suppliaient et tentaient de se soulever pour la démocratie et des élections ».
Une offensive éclair
À l’origine de cette situation se trouve une offensive éclair menée par le groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Cette faction née de sa fusion en 2017 avec d’autres forces opposées au gouvernement central a progressé très rapidement ces derniers jours.
De la ville d’Alep à celle de Hama, sans oublier Homs et désormais Damas, les rebelles menés par l’ancien proche allié d’Al-Qaïda, Abu Mohammad al-Jolani, 42 ans, les islamistes du HTS auront connu ce que l’agence de presse américaine AP, décrit comme l’un des tournants les plus décisifs du conflit civil en cours dans le pays depuis 13 ans.
Un moment rendu possible grâce au caractère pragmatique de Jolani qui, à en croire le Financial Times (FT) aura pris le soin de rallier plusieurs camps opposés au clan Assad, y compris en promettant à la Russie, soutien de longue date du régime, une possible entente.
Bachar el-Assad introuvable
Ce développement stupéfiant redessine complètement la carte géopolitique de la région et ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire tourmentée de la Syrie. Une histoire qui devrait s’écrire sans Bachar el-Assad.
Ce dernier aurait, selon Rami Abdurrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cité par AP, quitté Damas par avion samedi, fuyant devant l’avancée inexorable des forces d’opposition.
Dans ce vide politique soudain, le Premier ministre Mohammed Ghazi Jalali a tenté de maintenir un semblant d’ordre en annonçant sa volonté de coopérer avec l’opposition pour mettre en place un gouvernement de transition.