Nosopharm cible l’antibiorésistance chez les pathogènes à gram

Avec plus de 800.000 décès causés chaque année dans le monde, l’antibiorésistance figure parmi les plus grandes menaces de notre époque. Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie innovante, a choisi de s’attaquer à ce fléau au niveau des agents pathogènes à gram responsables des infections nosocomiales. Il prépare un vaccin first-in-class baptisé Noso-502.

Ces dernières décennies, l’usage abusif des antibiotiques a provoqué une forte hausse de l’antibiorésistance, c’est-à-dire la résistance des bactéries aux antibiotiques. Cette épidémie silencieuse cause chaque année la mort de plus de 800.000 personnes dans le monde. Selon l’OMS, qui la considère comme l’une des dix principales menaces de notre époque, le nombre de victimes pourrait monter jusqu’à 10 millions d’ici 2030. L’institution a appelé à développer rapidement de nouveaux traitements avec de nouveaux modes d’action.

Nosopharm lutte contre l’antibiorésistance chez les pathogènes à gram

Depuis plusieurs années, des chercheurs du monde entier travaillent ardemment à produire un vaccin contre les superbactéries. Ils étudient toutes les approches, notamment les bactériophages et les bactéries du sol. Nosopharm, une startup nîmoise fondée en 2009, a choisi cette dernière option. Elle travaille sur Photorhabdus et Xenorhabdus, deux molécules inexploitées mais dotées d’un fort potentiel pharmaceutique. Ces micro-organismes ont la capacité de détruire les superbactéries et de les empêcher de se répliquer. Ils sont d’autant intéressants que leur nocivité face à leurs semblables ne représente aucun danger pour le corps hôte.

Noso-502 s’attaque aux souches les plus résistantes aux carbapénèmes

A partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, Nosopharm a produit Noso-502. Cet antibiotique first-in-class vise spécifiquement les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales contractées lors d’un séjour à l’hôpital. Selon des résultats d’une étude BPL publiée en juin 2022 par l’entreprise pharma, Noso-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mode d’action. Il s’attaque en particulier à Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp. Ces microbes ont les souches les plus résistantes aux carbapénèmes.

Intégration de Nosopharm à la French Tech Health20

Nosopharm a annoncé il y a quelques mois des essais cliniques chez l’Homme avant une potentielle commercialisation, si feu vert donné par les autorités réglementaires. Pour réussir cette étape décisive, le groupe basé à Lyon a remanié son conseil de surveillance avec pour objectif de signer des partenariats publics et privés et de préparer le prochain tour de table. C’est dans ce contexte qu’il a intégré en mars dernier la French Tech Health20. Ce programme de la French Tech offre un accompagnement sur mesure aux startups à fort potentiel dans le domaine de la santé.

Les antibiotiques, priorité du plan médicaments de Macron

Grâce à cette initiative, Nosopharm bénéficie d’une large promotion, de participations aux évènements tech dans le monde et d’un accès privilégié à des financements publics et privés. S’il produisait son vaccin, le groupe pourrait résoudre un problème majeur de santé publique. Il contribuerait également à la souveraineté sanitaire et pharmaceutique de la France. Emmanuel Macron a lancé en juin dernier un plan des médicaments pour atteindre cet objectif. Les antibiotiques font partie des remèdes jugés prioritaires. Le gouvernement encouragera leur production locale.

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