L’hebdomadaire britannique de référence prédit un deuxième mandat plus préjudiciable pour les États-Unis et le monde en cas d’accession de l’ancien chef de l’État américain au Bureau ovale l’année prochaine.
C’est un véritable chiffon rouge que The Economist agite face à la perspective de plus en plus grandissante d’une nouvelle élection de Donald Trump à la présidence américaine.
Dans son traditionnel guide prévisionnel de l’année à venir en kiosques depuis le 16 novembre 2023, le journal britannique indique qu’une élection du prédécesseur de Joe Biden à la Maison-Blanche représente le plus grand danger pour 2024.
Une menace pour l’Amérique, mais également pour le reste du monde, estime The Economist, égrenant un chapelet d’actes à travers lesquels le concerné pourrait se manifester.
Vengeance, disruption, isolement…
« Ayant reconquis le pouvoir en raison de son refus des élections en 2020, il aurait sûrement affirmé dans son intuition que seuls les perdants se laissent lier par les normes, les coutumes et l’abnégation qui font une nation », écrit le journal à propos de Trump, dont il relève l’esprit vengeur.
Le magazine basé à Londres prédit un président vindicatif, notamment envers ses opposants et les institutions américaines. Parmi celles-ci figure en bonne place la justice à laquelle Donald Trump fait face à travers plus de 90 chefs d’accusation au total sur l’ensemble du territoire.
Cela fait écho à une enquête dévoilée par le Washington Post il y a quelques semaines, à propos d’un projet de dévoiement prochain du pouvoir à des fins répressives de l’ordre public par l’ancien président et ses plus proches fidèles.
Une Amérique moralement entamée
« Les instincts protectionnistes de Trump seraient libérés », ajoute The Economist, qui pointe les dangers pour l’économie américaine du triplement du prélèvement à l’importation promis par Trump en cas de retour aux affaires.
La géopolitique mondiale déjà très fragile en ce moment se verrait aussi chamboulée sous les coups de boutoir du responsable républicain, habitué à l’extravagance et à la diplomatie du muscle, selon le journal.
The Economist cite l’abandon par les États-Unis de l’aide à l’Ukraine et à Taïwan face respectivement à la Russie et à la Chine comme des facteurs de déstabilisation potentielle du monde. À la grande satisfaction de Vladimir Poutine et de Xi Jinping.
« Un deuxième mandat de Trump constituerait un tournant décisif, contrairement au premier. La victoire confirmerait ses instincts de pouvoir les plus destructeurs. Ses projets rencontreraient moins de résistance. Et parce que l’Amérique l’aurait élu connaissance de cause, son autorité morale déclinerait », prévient The Economist.