La Première ministre, Elisabeth Borne, a défendu lundi son projet de réforme des retraites, le présentant comme porteur de progrès social. Elle assure ne pas ignorer le mouvement social de la semaine dernière, mais relève qu’il est de sa responsabilité de convaincre les Français sur les avantages de ce texte.
À l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse, le lundi 23 janvier, Elisabeth Borne a défendu mordicus son projet de réforme des retraites et assumé de demander aux Français de travailler plus longtemps. La première ministre dit avoir travaillé ce texte sans relâche, avec son équipe, dans le cadre de la concertation avec les partenaires sociaux. Un effort qui visait à aboutir sur de meilleures pensions pour les futurs retraités et un renforcement du pouvoir d’achat pour les retraités actuels.
De la promotion d’un texte « progressiste »
Elisabeth Borne assure avoir fait de son mieux pour que le projet soit juste en identifiant les concitoyens confrontés aux carrières longues, aux départs anticipés pour handicap, à l’inaptitude ou à l’invalidité. La Première ministre a répété qu’elle mesurait pleinement ce que devoir travailler plus longtemps impliquait pour de nombreux Français. Mais elle fait valoir le caractère « progressif » de la réforme, qui serait « porteur de progrès social ».
L’ex ministre du Travail assure en outre avoir traqué les injustices dans les moindres détails pour obtenir un texte incontestable. Sauf que les Français sont descendus dans la rue jeudi dernier pour protester contre cette réforme très contestée. La CGT a enregistré au moins 200.000 personnes dans les manifestations de Paris. Si la locataire de Matignon jure ne « pas ignorer le mouvement social de la semaine dernière », elle relève sa « responsabilité ». A savoir « trouver un chemin, entendre les Français, expliquer et convaincre ».
Une opposition au sein de la sphère macroniste
Elisabeth Borne croit d’ailleurs être sur la bonne voie pour rallier la France entière à sa cause, même si les sondages montrent une opposition croissante à la réforme. Pour l’opposition dans l’hémicycle, l’ex ministre de la transition écologique espère un « débat projet contre projet » pour apporter des améliorations. « Je suis convaincue que le travail parlementaire permettra d’enrichir ce projet », a déclaré la ministre qui feint les divisions au sein de la majorité.
En effet, plusieurs voix dissonantes se sont fait entendre ces derniers mois au sujet du projet de réforme des retraites. On relève notamment celle de l’ancienne ministre et députée Barbara Pompili qui a annoncé lundi qu’elle ne pourra pas voter pour la réforme à ce stade. Elle réclame des améliorations. Son parti, En Commun, a d’ailleurs publié mercredi ses propositions sur les carrières longues, les seniors, les jeunes et la pénibilité. Un autre député Renaissance, Patrick Vignal, a déclaré également qu’il ne votera pas cette loi si elle n’évolue pas.