Airbnb, la plateforme communautaire de location de logements, veut en finir avec les fêtes dans ses hébergements. Elle va mettre en place un algorithme qui identifie les internautes susceptibles d’organiser ce type d’évènements dérangeant le voisinage.
Il y va de la crédibilité du groupe
Airbnb est bien décidée à mettre fin aux fêtes dans ses locations bruyantes ou problématiques, qui ternissent son image. La plateforme communautaire va installer un algorithme qui détecte les utilisateurs louant uniquement un hébergement pour organiser une fête. Depuis juin, elle a formellement interdit ce genre d’évènement après plusieurs plaintes pour vacarme déposées par des personnes vivant dans le voisinage. Cette décision succède à l’instauration, en 2020, d’une interdiction temporaire pour limiter les contaminations au Covid, mais aussi pour éviter les dégradations de locations.
Bien avant, en 2019, Airbnb avait imposé des restrictions sur les publications concernant les « party-houses », ces propriétés réservées à des soirées festives. La plateforme cherchait à mettre fin à une polémique survenue après la mort de plusieurs personnes au cours de fêtes organisées dans ses locations. Dans la foulée, elle avait adopté des mesures de prévention pour dissuader les fêtards. Etats Unis, elle avait notamment mis en place une assistance en ligne 24h/24 et un dispositif de partage d’informations sur les soirées avec son rival Vrbo.
Passer au peigne fin les données des utilisateurs
Pourtant, les fêtes clandestines ont continué de se dérouler. D’après un sondage mené par Vivint un utilisateur sur cinq enfreignait encore les règles le mois dernier. C’est pourquoi, Airbnb va mettre en place un algorithme pour des contrôles plus sévères. Cette technologie devrait identifier les internautes susceptibles d’organiser des soirées bruyantes grâce à l’analyse de ses données. Elle va par exemple passer au peigne fin les commentaires reçus, sa date d’inscription, son âge, la durée de son séjour, le nombre de voyageurs, la distance entre son domicile et le lieu de villégiature ou encore le jour de la location.
Un test concluant en Australie
Grâce à ces données, Airbnb pourra ou non lancer l’alerte. Par exemple si une réservation est effectuée pour une soirée seulement un vendredi soir à 30 minutes du domicile. La plateforme pourrait alors refuser la réservation. Mais le principe du système parait trop léger pour permettre à Airbnb de remporter son pari. Les plus malins vont certainement brouiller les pistes en plaçant de bons commentaires pour cacher leur dessein.
Cependant, Airbnb a des raisons de se montrer optimiste quant aux résultats attendus. En effet, son système s’est déjà avéré efficace en Australie, où l’entreprise mène un test depuis octobre 2021. Le groupe aurait constaté une baisse de 35% des fêtes clandestines dans les logements proposés à la location. Si cela a bien fonctionné dans ce pays, pourquoi pas ailleurs ? C’est la question que se pose sûrement l’entreprise fondée par Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk.