Le pari osé de l’Autriche pour contrer le Covid

Vienne a décidé de confiner les personnes non-vaccinées contre le Coronavirus. Une manœuvre d’équilibrisme entre la situation de hausse des cas et le spectre de nouvelles restrictions pour l’ensemble de la population.

Il n’est plus possible depuis ce lundi 15 novembre pour les non-vaccinés contre le Covid de jouir de leur liberté d’aller et de venir, et ce pour les dix prochains jours au moins. Telle est la trouvaille des gouvernants pour contrer les contaminations à nouveau à la hausse depuis quelques semaines. 12 000 cas sont ainsi recensés quotidiennement par les autorités sanitaires ces derniers jours.

Pour contrer cette dynamique déjà décrite par d’aucuns comme annonciatrice d’une cinquième vague, le gouvernement a donc dégainé l’arme du confinement des personnes encore réfractaires à recourir au précieux sérum de même que les malades non-encore guéris. Ceux ciblés par cette mesure ne sont autorisés à sortir que pour faire du sport, des courses ou pour des besoins médicaux.

Faible couverture vaccinale

À travers cette décision, le chancelier Alexander Schallenberg espère faire progresser la vaccination, seul gage d’une maîtrise de la pandémie, dans le pays. D’autant que Vienne compte déjà parmi les territoires marqués à risque par son voisin allemand. Avec seulement 65% de la population entièrement vaccinée, l’Autriche est en dessous de la moyenne européenne estimée à 67%. Un taux « honteusement bas » (sic) selon les mots d’Alexander Schallenberg.

Décréter le confinement des non-vaccinées est selon lui, une façon de mettre la tranche de la population réticente au précieux sérum face à ses responsabilités. Cela évite notamment de soumettre le reste de la population à de nouvelles restrictions. Peu importe si les accusations d’atteinte aux libertés commencent déjà à fuser au sein de l’opinion.

Quid de l’efficacité

De nombreuses voix s’interrogent par ailleurs, à en croire Reuters, sur l’efficacité de cette mesure, y compris au sein du parti du chancelier. Mais le ministre de l’Intérieur dit avoir mis les policiers à contribution pour la vérification du statut vaccinal de chaque citoyen en déplacement. Avec des amendes pouvant aller jusqu’à 1400 euros pour les contrevenants. Reste à savoir si cela sera suffisamment dissuasif. Les autorités ont convenu d’une première évaluation dans une dizaine de jours.

L’approche tout à fait singulière de l’Autriche plairait à bien des pays dans le monde où les populations font montre d’une défiance à l’endroit du vaccin. Mais sa mise en place ne serait pas aussi simple.

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