La droite ou ce qu’il en reste après sa vampirisation par Emmanuel Macron, est actuellement en proie à de multiples désaccords sur le mode désignation de son candidat au scrutin d’avril prochain. Et même en cas d’accord, rien ne garantit un processus sans crash.
On aurait pu parier après l’épisode réussi des régionales sur un semblant de sérénité à droite. Il n’en est rien. Au contraire, les Républicains (LR) étalent de plus en plus ces derniers temps, leur malaise au grand jour à propos de la prochaine présidentielle. Quitte à éclater en plein vol et ainsi arranger à la fois les affaires d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen qui n’en attendent pas moins.
Et pourtant, les candidats désireux de porter les couleurs du parti lors du scrutin d’avril prochain ne manquent pas. De Xavier Bertrand à Valérie Pécresse ou encore Laurent Wauquiez, les profils sont divers et variés. Une donnée fondamentale fait en revanche encore défaut jusqu’ici : le mode de désignation du candidat.
L’agenda contesté de Christian Jacob
À cet effet, il y a d’un côté le camp des partisans de l’organisation d’une primaire tel qu’inscrit dans les statuts du parti. Cette ligne défendue par une majorité de responsables se fait de plus en plus prégnante dans les médias ces derniers. Nombre d’élus LR dont Pécresse, Wauquiez et Morin entre autres s’en étant fait l’écho pas plus tard que le 5 juillet via une tribune. Pour ces derniers en effet, il faut profiter de la bonne dynamique du parti après les régionales pour mobiliser les électeurs et ainsi dégager un nom. Car, estiment-ils, le temps presse et le risque de dispersion d’un électorat entre le macronisme et le lepénisme est grand.
Mais le patron du parti, Christian Jacob, ne l’entend pas de cette oreille. Officiellement, le député espère qu’un candidat pourra se détacher d’ici l’automne. Mais beaucoup lui prêtent un agenda caché en faveur de François Baroin qui reste pour l’heure muet sur ses véritables intentions.
La menace Xavier Bertrand
Cette tergiversation de Christian Jacob a le don d’en agacer plus d’un au sein du parti. Surtout les nombreux présidentiables. Et pour cause, ces derniers craignent de se faire ravir la vedette par leur ancien camarade Xavier Bertrand, candidat déclaré et donc déjà en campagne. D’autant que le président des Hauts-de-France, personnalité de droite actuellement en bonne position dans les sondages, a maintes fois répété que rien ne saurait le dévier de sa trajectoire.
Le bureau politique LR convoqué ce mardi pour permettre d’avancer sur une stratégie…ou pas.