Marine Le Pen rattrapée par l’affaire des emplois fictifs au Rassemblement national

La candidate à la présidentielle est depuis dimanche 16 mai rappelée à sa réputation de détourneur présumé de fonds publics suite aux nouvelles révélations du Journal du dimanche (JDD) sur l’affaire des rémunérations accordées aux assistants parlementaires fictifs par son parti.

Marine Le Pen et son parti ont-ils indûment profité des crédits du parlement européen entre 2009 et 2017 ? La réponse par l’affirmative ne fait aucun doute pour le JDD qui s’appuie sur les conclusions de l’enquête de la police financière à ce sujet. À en croire l’hebdomadaire qui barre à la Une de son numéro du dimanche dernier cette affaire, la présidente du Rassemblement national (RN) serait même la pièce maîtresse de ce système organisé dont le préjudice s’élève à 6.8 millions d’euros.

L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) confond donc non seulement Marine Le Pen déjà mise en examen depuis 2018 pour “abus de bien public” et “détournements de fonds publics”, mais aussi 17 autres responsables de son parti. Ils sont accusés d’avoir rémunéré des collaborateurs en qualité d’assistants parlementaires pour des tâches non effectuées. Une quarantaine de contrats sont notamment dans le collimateur des enquêteurs.

Tirs groupés de l’opposition

L’information du JDD n’a pas laissé la classe politique indifférente. Notamment l’opposition à la dirigeante d’extrême-droite qui s’en est immédiatement saisi. Le patron des députés de la majorité au parlement, Christophe Castaner, a ainsi accusé Marine Le Pen d’avoir un problème avec l’argent public. D’autant plus que l’enquête de l’hebdomadaire lève également le voile sur l’état catastrophique des finances du RN. Le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, plus lapidaire, estime pour sa part que le Rassemblement national n’est qu’une escroquerie en bande organisée.

Le Pen crie à un acharnement

Les critiques sont acerbes, mais ne semblent pas déstabiliser la principale concernée. La députée du Palais-de-Calais a notamment indiqué qu’il n’y avait rien de nouveau dans les informations du JDD par ailleurs accusé d’être à la solde du gouvernement. Même tonalité de la part du trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, qui désigne le ministre de la Justice, Dupond-Moretti comme responsable de ces fuites. Le responsable du RN en veut pour preuve les récentes sorties publiques du Garde des Sceaux contre Marine Le Pen.

Plusieurs membres du gouvernement ont en effet vivement critiqué ces derniers jours celle que les sondages présentent comme l’adversaire principale d’Emmanuel Macron au second tour de la prochaine présidentielle.

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