La France flétrie pour son rapport aux droits humains

La nation des Lumières aurait très peu d’égard pour les droits de la personne selon Agnès Callamard, nouvelle secrétaire générale d’Amnesty International. La Française qui ne ménage pas son pays regrette une dynamique de plus en plus régressive.

Sale temps pour les droits humains en France. Le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ne serait libre que de nom. C’est le constat sans concession fait par la nouvelle patronne d’Amnesty International, lors d’un entretien à l’AFP. À en croire, l’ancienne rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, les citoyens français sont en proie à une restriction progressive de leurs droits de la part des autorités du pays.

Répression constante

Cela se manifeste, selon Agnès Callamard, à travers les manifestations fréquemment réprimées par la police au moyen d’outils peu conventionnels. Dans sa ligne de mire, les gaz lacrymogènes, les grenades de désencerclement et autres lanceurs de balles de défense, abusivement utilisés par les forces de l’ordre sur la population. Une situation énormément illustrée par l’épisode des gilets jaunes, antérieur à la crise du Coronavirus et qui a fait braquer les projecteurs sur la France d’Emmanuel Macron.

La secrétaire générale d’Amnesty International dénonce également un cadre juridique renforcé en matière de droits civiques au détriment du citoyen. Une allusion à la loi polémique sur la sécurité globale adoptée par l’Assemblée nationale malgré les cris d’orfraie des défenseurs des droits humains.

La France n’est pas non plus épargnée pour son rapport aux autres pays par Agnès Callamard. La quinquagénaire déplore notamment la coopération militaire de Paris avec des pays réputés dangereux en matière de respect des droits humains. Les dénégations des autorités sur les bavures des forces françaises au Mali par exemple, sont également dénoncées en des termes à peine voilés.

Une femme intrépide

Le tableau noir que dresse Agnès Callamard tient tant aux nombreuses dérives constatées ces dernières années par d’autres organisations de défense des droits humains, qu’à la personnalité de la secrétaire générale d’Amnesty International. Celle qui vient d’être nommée à la tête de l’ONG britannique ne connaît pas la langue de bois. Elle a beau être Française, la situation des droits humains dans son pays lui est inacceptable. Et cette sortie médiatique vient le rappeler. Cela rappelle également à ceux qui pouvaient en douter qu’Agnès Callamard n’a pas usurpé sa réputation de femme très à cheval sur le principe du respect des droits de la personne.

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