L’usage de l’écriture inclusive dans les textes municipaux est décrié par un ancien responsable de la mairie de Périgueux. L’affaire portée devant la justice fait parler.
C’est un cas d’école, une polémique pour le moins atypique aux relents possiblement politiques. L’usage de l’écriture inclusive agite depuis la fin de l’année dernière, la mairie de Périgueux. Cette pratique dont les défenseurs justifient par la promotion de l’égalité entre homme et femme est dans le collimateur de certaines personnes dans la commune.
Tout commence lorsque le conseil municipal majoritairement socialiste, décide en décembre dernier d’adopter son règlement intérieur. Malgré la désapprobation de la minorité contre le texte rédigé en écriture inclusive, il est adopté. On aurait cru que l’affaire en resterait là. Il n’en est rien. Puisque l’on apprend qu’une plainte a été déposée le mois dernier au tribunal administratif de Bordeaux afin de faire annuler le texte polémique. Pour le plaignant, Patrice Reboul, lui-même ancien conseiller communal, il n’est pas question de tolérer l’écriture inclusive dans les textes de la mairie. L’avocat dresse dans sa requête, un certain nombre de griefs contre cette pratique qui serait discriminatoire à l’endroit des personnes en proie aux troubles de la lecture, notamment. Un autre argument et pas des moindres : Patrice Reboul estime que l’écriture inclusive ne relève pas de la langue française.
Quelle portée devant la loi ?
Reste à savoir si cette plainte aura devant la justice une portée suffisante pour que le texte indexé soit annulé. Car, les arguments évoqués par le plaignant semblent en tout point assez légers. Comment en effet défendre le fait que l’écriture inclusive n’est pas du français alors que ses partisans la considèrent tout au plus comme une autre façon de promouvoir le genre à travers la langue de Molière. De quelle langue découlerait donc cet usage si ce n’est pas du français ?
La requête de Patrice Reboul désormais militant au Parti radical de gauche se fonde par ailleurs sur une décision du Conseil d’État confortant le Premier ministre dans le fait d’éviter l’usage du point médian dans les actes administratifs. Sauf que cet avis du Conseil d’État n’a pas du tout levé les polémiques sur l’écriture inclusive.
Dans ces conditions, beaucoup voient mal comment la plainte contre la mairie de Périgueux pourrait prospérer. La maire Delphine Labails qui ne cache pas sa surprise quant à la démarche des détracteurs de la forme du texte de son conseil municipal fait remarquer à juste titre que l’écriture inclusive est d’usage à la mairie de Paris sans que cela ne suscite de polémique.