Pour la première fois depuis le début de l’épidémie en France, le rythme d’entrée de patients à l’hôpital a ralenti sur plusieurs jours. Ce constat laisse croire qu’un plateau s’amorce. Mais les autorités sanitaires appellent à la plus grande prudence.
« Un pâle rayon de soleil, une timide éclaircie »
Après plusieurs jours d’aggravation du bilan, les premiers effets du confinement commencent à se faire sentir. Pour la seconde fois, vendredi, le solde des entrées et des sorties de malades hospitalisés en réanimation était en légère baisse. Si on prend comme référence le nombre de malades admis en réanimation, il continue d’augmenter mais un peu moins chaque jour : 518 nouveaux cas mardi, 482 mercredi, jeudi 369, 307 vendredi.
Concernant, le nombre de décès enregistrés dans les dernières 24 heures, il a été établi à 554. Dans les Ehpad, 433 décès de plus ont été relevés. Désormais, le total des morts en milieu hospitalier s’élève à plus de 13.000. Au regard des chiffres, peut-on parler d’un plateau en France ? « Un pâle rayon de soleil, mais cette timide éclaircie est très importante pour l’ensemble des soignants », a commenté le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. « Un très haut plateau semble s’amorcer, avec une épidémie toujours très dynamique, toujours très hétérogène selon les régions, avec beaucoup d’admissions, c’est pourquoi nous devons rester totalement vigilants et mobilisés », a-t-il cependant interpellé.
Il faut rester prudent
Par ailleurs, Philippe Montravers, responsable du département d’anesthésie-réanimation à l’hôpital Bichat à Paris, prévient que « ce plateau peut durer pendant très longtemps, s’il y a des risques qui sont pris, on va avoir une réaugmentation du nombre de cas ». Emmanuel Macron estime également qu’il n’est pas question d’envisager un relâchement, même s’il y a des raisons d’espérer. « Ce n’est pas le moment de baisser la garde car le confinement reste le moyen de faire décroître l’épidémie », a assuré le chef de l’Etat lors d’une rencontre virtuelle vendredi avec les partenaires sociaux. C’est pourquoi, le week-end pascal se passe sous confinement renforcé. Emmanuel Macron doit prendre la parole lundi soir pour donner des éléments sur la suite de la gestion de la crise sanitaire.
Le confinement, décidé le 17 mars, a été prolongé jusqu’au 19 avril avec possibilité d’adaptation à partir du 20 avril. Une prolongation qui s’étire vers les six semaines demandées par le Conseil scientifique.