Dans la soirée de dimanche, un incendie a ravagé la totalité du musée National du Brésil, qui abritait des milliers d’espèces et objets faisant partie de l’Histoire. Après le choc, les Brésiliens, chercheurs et étudiants ne décolèrent pas.
Une institution depuis plus de 200 ans
« C’était une catastrophe annoncée, mais on ne pouvait imaginer que le drame prendrait ces proportions. L’incendie a commencé à 19 h 30, dimanche. À 21 heures, tout avait disparu. Comment envisager qu’en si peu de temps, un musée entier puisse être anéanti ? », se demande l’historien Pedro Correa, dévasté.
« Dans notre pays, la gestion qui est faite de tout le patrimoine culturel est pathétique. Le musée national était une des grandes fiertés du Brésil, et le plus ancien musée du pays. Nous avions fêté en juin son deux-centième anniversaire. Il s’agit d’abord du plus grand musée d’histoire naturelle du territoire. Il contenait en outre des œuvres des Indiens d’Amazonie. Il fonctionnait aussi comme un dépôt légal pour garder une trace de chaque élément de la faune ou de la flore qui était découvert dans le pays. Sans parler des collections, entre autres archéologiques, rassemblées par le roi João, et les empereurs Pedro Premier, puis Pedro II. Mais durant les cinq dernières années, le gouvernement n’avait plus le budget nécessaire pour s’acquitter de ses obligations. Le musée national est sous la tutelle du ministère de l’Éducation, et il ne finance plus de bourses pour les étudiants, ni de recherches. Deux cents ans de collections exceptionnelles sont parties en fumée« , a-t-il expliqué.
L’entretien du bâtiment mis en cause
Pour tout le monde, si ce musée a été détruit par les flemmes, la faute revient à l’entretien du bâtiment. En juin dernier, l’équivalent de 5 millions d’euros avait été proposé pour rénover la bâtisse. Mais cette proposition n’a pas été prise au sérieux… Plus de 48 heures après l’incendie, les experts essaient en vain de récupérer ce qui peut l’être.