Le rappeur se retrouve au centre d’une controverse après avoir laissé le quartier Pablo Picasso dans un état jugé dégradé à la suite du passage de son équipe pour les besoins de réalisation d’un nouveau clip.
Un manque de respect. C’est le sentiment qu’a laissé Gims aux habitants du quartier Pablo-Picasso à Nanterre après son passage dans la nuit du 9 novembre dernier. L’artiste, de son vrai nom Gandhi Djuna, s’y était rendu pour tourner le clip de son titre « Mal à mort » (ou « Mal Amor »).
Mêlant rap, sonorités latines et ambiance urbaine, ce morceau, sorti en 2023 en collaboration avec le rappeur XVI, évoque les tourments amoureux. Gims y explore des images sombres — la mort, la morgue, la mélancolie —, autant d’éléments qui ont guidé le choix du décor.
Pour réaliser ces séquences, l’équipe du tournage n’a pas hésité à plonger une partie de la dalle piétonne voisine du Serpent dans l’obscurité. « Un technicien a dû intervenir le lendemain et passer la journée à chercher la cause de la panne », rapporte un collectif d’habitants, indigné par cette attitude, au Parisien.
Aucune autorisation, aucune information
Ce qui révolte le plus les riverains, c’est l’absence totale de communication. Ni affichage au pied des tours, ni publication sur les réseaux sociaux, ni message d’avertissement n’avaient été diffusés.
« Au début, mon mari, mes garçons et moi avons cru qu’il s’agissait d’un jeune du quartier, comme on en voit souvent, qui faisait des dérapages sur le rond-point », raconte Fathia, résidente de la tour 19.
Mais la scène qui se déroulait sous ses fenêtres s’est avérée bien plus importante. Une foule nombreuse entourait une voiture effectuant des figures spectaculaires, éclairée par des projecteurs et accompagnée d’un vacarme assourdissant.
« On n’était pas pris en considération« , poursuit Fathia, dont le sentiment est largement partagé dans l’immeuble.
Dégâts et sentiment d’abandon
Trois jours après, les traces du tournage restaient visibles, selon le *Parisien* dans son article du 12 novembre. Au sol, les marques de pneus témoignaient des multiples rotations de la voiture. « Une Lamborghini orange », selon Zacharia, 10 ans, et Souhayl, 11 ans, témoins de la scène depuis leur fenêtre.
Trois barils enflammés, utilisés pour renforcer l’ambiance du clip, ont également été abandonnés sur place. Un danger potentiel que les habitants ont dû gérer eux-mêmes. « Le quartier n’est pas une poubelle », s’indigne une riveraine, tandis que la mairie de Nanterre affirme ne jamais avoir été sollicitée par la production
« La Ville de Nanterre se demande si la société de production de Gims s’affranchit de ses règles dans toutes les communes où elle réalise les clips de l’artiste, ou si cela est réservé aux quartiers populaires comme la cité Pablo Picasso à Nanterre« , interroge la municipalité dans un communiqué.
