Alors que l’annonce du lauréat de la prestigieuse récompense est attendue pour le 10 octobre, plongée dans les coulisses de cette nomination dont Donald Trump a fait une véritable obsession.
Qui succédera à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo au palmarès du Prix Nobel de la Paix, cette année 2025 ? Difficile, voire quasiment impossible, de le savoir avant le 10 octobre, date prévue pour l’annonce officielle. Tant le processus de désignation se caractérise par sa confidentialité absolue.
En effet, seules cinq personnes, toutes nommées par le parlement norvégien, détiennent ce secret. Celles-ci ont la lourde charge de désigner, par consensus ou à défaut par vote majoritaire, le lauréat qui incarne le mieux les critères définis dans le testament d’Alfred Nobel.
L’industriel suédois, à qui l’on doit la création de cette prestigieuse récompense, a stipulé en 1895 que le prix devait aller à la personne « qui a le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, ainsi qu’à la formation et à la promotion de congrès pour la paix ».
Cette description paraît simple au premier abord. Il n’en est pourtant rien, car le choix repose avant tout sur le contexte actuel.
Un lauréat pourtant probablement déjà désigné
« Le prix doit être replacé dans le contexte actuel. Les membres examinent le monde, observent ce qui se passe, identifient les tendances mondiales, les principales préoccupations et les processus les plus prometteurs », éclaire auprès de Reuters, Kristian Berg Harpviken, secrétaire du comité Nobel, qui participe aux délibérations, sans voter.
Il ajoute que « les processus ici peuvent désigner n’importe quoi, d’un processus de paix spécifique à un nouveau type d’accord international en cours d’élaboration ou récemment adopté ». Le lauréat de cette année est pourtant probablement déjà désigné.
Car la décision est généralement prise en août ou en septembre, selon Harpviken. À cet effet, 338 noms ont été soumis, à en croire l’agence de presse britannique. Une liste complète qui restera enfermée dans un coffre pour 50 ans, selon la tradition.
Donald Trump, l’obsession impossible ?
Parmi les noms divulgués ces derniers mois figurent la Cour pénale internationale, l’OTAN, l’activiste hongkongaise emprisonnée Chow Hang-tung ou encore l’avocat canadien des droits humains Irwin Cotler.
Mais c’est la candidature de Donald Trump qui fait couler beaucoup d’encre. Proposé par les dirigeants du Cambodge, d’Israël et du Pakistan, le chef de l’État américain semble voir à travers ce prix une sorte de reconnaissance ultime, ayant évoqué le sujet plusieurs fois depuis une décennie.
Les experts Nobel sont cependant catégoriques : l’actuel locataire de la Maison Blanche, décrit comme un fossoyeur de l’ordre mondial international que le comité chérit, ne correspond pas au profil recherché.