Le club madrilène envisage désormais de réclamer plus de 4 milliards de dollars à l’UEFA, estimant avoir subi d’importants préjudices lors du bras de fer qui a marqué l’échec retentissant la compétition mort-née en 2021.
Selon le Financial Times ainsi que plusieurs médias espagnols, le 30 octobre, le Real Madrid prévoit d’engager des poursuites judiciaires contre l’UEFA, exigeant au minimum 4 milliards de dollars en réparation du préjudice subi lors de l’échec du projet de Super Ligue.
Lancée en 2021 comme une alternative aux compétitions organisées par la principale instance européenne, cette ligue dissidente devait réunir 20 équipes, dont le Real Madrid, avec l’ambition d’assurer à ses membres des recettes considérables chaque saison.
Cependant, face à l’indignation généralisée des supporters partout sur la planète, à l’intervention des responsables politiques et aux risques de sanctions agités par l’UEFA, le projet — qui comptait 15 membres permanents, l’un de ses aspects les plus controversés — a rapidement été abandonné.
Florentino Pérez, président du Real Madrid et fer de lance du projet, n’a cependant jamais abandonné l’idée et a engagé diverses procédures juridiques pour contester ce qu’il considère comme un abus de position dominante de l’UEFA.
Une victoire symbolique sur le plan juridique
La démarche du Real du club Merengue s’appuie sur un jugement clé de la cour provinciale de Madrid, confirmé après un recours infructueux de l’UEFA, qui a épinglé l’instance pour abus de position dominante.
Par ailleurs, la Cour de Justice de l’UE a déjà jugé en décembre 2023 que l’UEFA ne pouvait sanctionner les clubs souhaitent intégrer ou créer une compétition alternative, condamnant ses pratiques intimidatrices à l’égard des acteurs de la Super Ligue.
Si le club madrilène célèbre cette décision comme une victoire majeure, l’UEFA se montre relativement sereine. L’instance dirigeante du football européen souligne que cette décision accorde simplement au Real Madrid le droit de porter plainte, sans préjuger de l’issue finale d’un éventuel procès.
Un nouveau bras de fer au dénouement incertain
D’après des sources chez A22 — la structure à l’origine de la Super Ligue, désormais rebaptisée Unify League — le Real Madrid estime que les 4 milliards revendiqués correspondent aux recettes attendues sur la billetterie, la diffusion télévisée et le sponsoring liés à la compétition avortée.
Obtenir gain de cause relève cependant d’une gageure. The Athletic souligne en effet que réclamer des dommages-intérêts est « plus difficile qu’on ne le pense » et que le Real Madrid devra surmonter « des obstacles assez évidents ».
« Ce sera délicat », note le média sportif, car le plan original était « vague sur la façon dont il générerait des revenus » et aucun diffuseur ou sponsor n’a jamais admis avoir participé aux discussions. Dans ce contexte, les revenus de diffusion de la Super League auraient-ils vraiment dépassé ceux de la Ligue des champions, évalués à plus de 5 milliards de dollars par an à partir de 2027 ?
