L’ex-candidat républicain qui doit prêter serment ce lundi, comptera parmi ses invités le parti d’Éric Zemmour. Le fruit de plusieurs mois de tractations menées notamment par Sarah Knafo, fidèle et compagne de ce dernier.
Ce 20 janvier lorsque Donald Trump prêtera serment au Capitole pour l’entame de son second mandat à la tête des États-Unis, il y aura parmi le gratin d’invités étrangers partageant les mêmes idées que lui, des représentants du Rassemblement national (RN), principal parti d’extrême droite française.
Mais seulement dans le cadre d’une délégation de « Patriotes pour l’Europe », le groupe qui incarne l’extrême droite au parlement européen. Il n’y a pas eu d’invitation adressée individuellement au parti de Marine Le Pen, dont le président Jordan Bardella a confirmé il y a quelques jours, son absence à la cérémonie.
Reconquête !, l’autre tenant de l’extrême droite hexagonale y sera cependant en qualité d’invité, comme l’a fait savoir Sarah Knafo, 31 ans, eurodéputée et une de ses membres les plus éminentes, vendredi 17 janvier alors qu’elle décollait pour Washington.
Des tractations entamées de longue date
« On a énormément de choses prévues« , a-t-elle déclaré dans une courte vidéo diffusée sur X, promettant à ses abonnés un récit des événements.
Reconquête ! dont le candidat Éric Zemmour n’a pu engranger que 7% à la présidentielle française de 2022 dame ainsi le pion au RN, finaliste du scrutin et un des partis les plus en progression dans l’opinion ces dernières années.
Pour comprendre cet état de choses, il faut remonter la trace de Sarah Knafo aux États-Unis. Présente à New York le soir même de la victoire de Donald Trump le 5 novembre 2024, celle qui est également la compagne de Zemmour, a tissé un réseau dense de relations avec les cercles trumpistes, d’après Le Monde.
Le journal révèle que son passage par le prestigieux Claremont Institute, think tank conservateur californien qui fut le premier soutien intellectuel de président américain en 2016, a renforcé sa légitimité auprès de l’establishment républicain.
Pour une reconnaissance internationale ?
La jeune femme décrite comme ambitieuse aurait même eu l’occasion de saluer personnellement le nouveau locataire de la Maison Blanche à l’automne dernier lors d’une cérémonie en hommage aux victimes des attentats du 7 octobre à Miami.
Cette proximité pourrait-elle préfigurer d’une nouvelle alliance internationale des forces conservatrices transatlantiques ?
Selon Maya Kandel, historienne associée à l’université Sorbonne-Nouvelle interrogée par Le Monde, la « radicalité réactionnaire assumée » de Reconquête ! et la place de la religion dans leur discours correspondent davantage à la vision trumpiste que la stratégie de dédiabolisation du Rassemblement nationale.
« Un grand vent de liberté se lève dans l’Occident. Nos peuples veulent la liberté économique, la liberté d’expression, la liberté de rester qui ils sont. Trump et Musk en sont les symboles américains. Chez Reconquête, nous en sommes les défenseurs pour les Français« , revendique Sarah Knafo.