Fraîchement reconduit à la tête des Armées, Sébastien Lecornu vit sa huitième année sans discontinuer au sein du gouvernement sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Dans le cadre de la naissance frénétique du nouveau gouvernement français le 23 décembre dernier, la présence d’un nom ne faisait certainement l’ombre d’aucun doute : celui de Sébastien Lecornu en l’occurrence.
Tant le ministre des Armées compte parmi les fidèles du président Emmanuel Macron, selon le portrait fraîchement dépeint de lui par Le Parisien. Le journal francilien évoque en effet un homme qui revendique un attachement à la fidélité, et « mal à l’aise avec ceux qui font preuve d’ingratitude et de déloyauté ».
« C’est un peu comme si les rennes, pourtant bien nourris toute l’année, s’arrêtaient de tracter le traîneau, et se retournaient en se disant : Tiens, et si on bouffait le Père Noël ? », affirme ce transfuge du parti Les Républicains (LR) devenu cadre au sein de Renaissance, la formation présidentielle, dans une référence bienvenue en ces temps de fêtes de fin d’année.
Ces valeurs seraient-elles le secret de sa longévité auprès du locataire de l’Élysée ? L’ancien conseiller de Bruno Le Maire aux Affaires européennes et à l’Agriculture est en tout cas détenteur d’un record enviable.
Une stabilité malgré la tempête
Il en est en effet le seul ministre à avoir survécu à tous les remaniements depuis 2017. Autrement dit, il a vu passer six Premiers ministres et quatorze remaniements sans encombre. Une performance d’autant plus remarquable dans un quinquennat marqué par des turbulences politiques.
« Le silence, c’est le secret de la longévité« , aurait glissé l’ancien maire de Vernon au Parisien, en marge de sa récente visite en Éthiopie aux côtés d’Emmanuel Macron. « Sébastien a une relation de confiance avec le président », affirme un élu proche des deux hommes, toujours dans les colonnes du quotidien francilien.
Ce sentiment semble rejaillir sur l’entourage du ministre et ses collaborateurs, au-delà des frontières nationales. À tel point que lors du sommet de l’OTAN à Washington en juillet dernier, ses homologues allemand et italien auraient directement plaidé sa cause auprès du chef de l’État français.
Un destin plus grand ?
À l’heure où le contexte de fin de règne fait plus que jamais éroder l’influence de Macron au sein de la classe politique, Sébastien Lecornu pourrait-il rêver d’un destin plus grand ? Même si l’intéressé botte régulièrement en touche, son nom revient avec une régularité métronomique dès qu’il s’agit de remplacer le locataire de Matignon.
Avant Gabriel Attal, Michel Barnier, et tout récemment François Bayrou, les rumeurs l’ont systématiquement placé dans la short-list des prétendants.
« Qu’il entre ou pas à Matignon, Emmanuel Macron sait que cela n’altérera pas la qualité de leur relation. C’est aussi pour cela qu’il se permet de jouer avec son nom pour ce poste, comme on utiliserait un leurre », décrypte un proche du pouvoir, au Parisien.