Eric Ciotti claque la porte des Républicains

Le député des Alpes-Maritimes quitte le parti de droite après des mois de contestation de sa présidence sur fond d’alliances et de contre-alliances.

Dans un coup de théâtre inattendu, bien que peu surprenant, Eric Ciotti a annoncé son départ de la présidence des Républicains (LR) et du parti lui-même dans une interview fleuve accordée au Figaro, dimanche 22 septembre.

« Je quitte une équipe compromise », a-t-il notamment signifié en référence à la lune de miel en cours entre le parti gaulliste et la Macronie, la galaxie proche du président Emmanuel Macron.

La droite occupe en effet une place de choix dans le nouveau gouvernement mis en place par le Premier ministre Michel Barnier, provoquant même des frustrations au sein de l’appareil présidentiel.

Pour Ciotti, il s’agit ni plus ni moins d’une « dissolution de l’état-major des Républicains dans la Macronie ». « Ce gouvernement n’est pas un gouvernement de cohabitation. C’est un gouvernement macroniste, avec quelques LR comme cautions et alibis », tranche le député à l’Assemblée nationale.

La fin d’une bataille rangée

Téméraire jusqu’au bout, Eric Ciotti n’aura jamais cessé de contester le recentrage opéré par la direction des LR. Sa démission était dans l’air depuis son rapprochement assumé avec le Rassemblement National (RN) – le parti d’extrême droite – aux dernières législatives.

Il aura toutefois résisté malgré le désaveu d’une large frange des cadres du parti, usant de leviers juridiques pour parvenir à ses fins. Une audience était d’ailleurs prévue pour le 14 octobre prochain dans le cadre de cette bataille intestine.

À cet effet, l’ancien soutien de François Fillon affirme n’avoir « aucune inquiétude », ayant déjà remporté trois victoires, mais considère désormais que cette audience « n’a plus d’objet » suite à son départ de la tête des LR, qu’il accuse d’être « tombés dans le piège » du patron de l’Élysée.

L’UDR, le nouveau pari

« Emmanuel Macron a perdu toutes les élections, mais, par ruse, il est arrivé à se maintenir au pouvoir », assène-t-il. Mais loin de se retirer de la vie politique, Eric Ciotti est déterminé à rebattre les cartes de la droite française.

« Je ne romps pas avec mon histoire personnelle, celle du militant gaulliste que j’ai toujours été et que je reste. Je ne romps pas avec notre histoire collective, celle d’un grand parti qui a toujours combattu le socialisme et son héritier macroniste », a lancé le parlementaire des Alpes-Maritimes à qui veut l’entendre.

Il a réitéré son appel aux électeurs de droite à le rejoindre au sein de son nouveau parti, l’Union des droites pour la République (UDR). Une formation politique née sous les cendres du mouvement populaire souhaité par le général de Gaulle à l’aune de Mai 68.

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