Si la plupart d’entre nous percevons la démocratie selon nos intérêts du moment, Aliou Diallo souhaite rester logique jusqu’au bout dans sa vision politique. Bien que patriote et panafricain, l’homme politique malien est n’a pas apprécié le Coup d’Etat en cours au Niger. Dans une nouvelle tribune, il s’attaque à ce mode de prise du pouvoir et appelle à la paix au Mali et dans la Sous-région.
Au Niger, un coup d’Etat a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le mercredi 26 juillet 2023. Ce nouveau putsch en Afrique de l’ouest a été diversement apprécié. Certains présidents de la CEDEAO et des politiques français, qui ont pourtant déjà acclamé des coups de force par le passé en les considérant comme l’expression de la volonté populaire, ont condamné cette prise du pouvoir par les militaires au Niger. Tandis que d’autres personnalités, se présentant jusque-là comme des panafricanistes et des légalistes, l’ont applaudie chaleureusement.
Les coups d’Etat, des voies sans issue
Au Mali, un élu ne s’inscrit pas dans ces prises de position contradictoires. Il s’agit d’Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba. Bien que panafricaniste, lui aussi, l’ex député de Kayes maintien sa vision politique, à savoir la conquête démocratique du pouvoir. Dans une déclaration datée du 1er août, il dénonce le putsch au Niger. Les Coups d’Etat sont des voies sans issue. Je m’oppose à la généralisation des Coups d’Etat, comme mode de prise du pouvoir », a-t-il fait savoir.
Contre l’entrée en guerre du Mali au Niger
Aussi, Aliou Diallo en homme de paix s’oppose-t-il à l’entrée du Mali en guerre contre la CEDEAO qui menace d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel, si la voie diplomatique ne donne aucun résultat. Pour le milliardaire malien, les autorités maliennes doivent consacrer les maigres ressources financières du pays à résoudre les problèmes de ses compatriotes et continuer à équiper l’armée malienne pour combattre le terrorisme.
Privilégier le dialogue et la voie pacifique au Niger
Aliou Diallo rappelle d’ailleurs, à toute fin utile, que la nouvelle Constitution de son pays écrit dans son article 187 que « tout Coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible ». L’ex député de Kayes tient toutefois à préciser qu’il est favorable à une résolution pacifique de la crise nigérienne. « Je suis pour la paix et resterai toujours pour la paix », souligne celui qui a toujours prôné le dialogue depuis son entrée en politique en 2013.
Nécessité de renforcer l’alliance régionale
En fervent défenseur de l’intégration africaine, Aliou Diallo se dit en outre opposé à la sortie du Mali de la CEDEAO. D’une part parce que son pays a été l’un des membres fondateurs de cette organisation et a énormément contribué à son budget depuis 48 ans. D’autres part parce que c’est en mutualisant les moyens et les stratégies avec les voisins et les autres Etats du sahel et de la sous-région que le Mali pourra mieux lutter contre le terrorisme. Le PDG d’Hydroma et président de la fondation Maliba avait déjà appelé à renforcer l’alliance ouest-africain et à profiter du départ des forces françaises de son pays pour gagner sa souveraineté véritable.