De Beers a annoncé cette semaine avoir vendu 650 millions de dollars de diamants bruts pour son cinquième cycle de ventes. La compagnie minière explique cette nouvelle croissance par la hausse de la demande aux Etats Unis et en Chine.
Une progression de 36 % sur un an
Le groupe minier sud-africain De Beers a vendu 650 millions de dollars de diamants bruts pour son cinquième cycle de ventes, qui s’étendait du 6 au 21 juin. Ce chiffre d’affaires correspond à une hausse de 36 % en glissement annuel (416 millions de dollars à la même période en 2021). Il représente aussi 48 millions de dollars de plus que le cycle 4 de 2022 (604 millions de dollars).
Selon la compagnie sud-africaine, cette progression des revenus repose une fois encore sur une hausse de la demande de la part des bijoutiers des Etats-Unis, ainsi que sur un regain d’intérêt sur le marché chinois. Celui-ci a bénéficié d’une ouverture progressive des points de vente au détail, après plusieurs mois de fermetures liées au Covid-19.
Pas de diamants russes dans le portefeuille de De Beers
Depuis le début de l’année, De Beers a généré un chiffre d’affaires de 3,05 milliards de dollars, avec un pic de 660 millions de dollars lors du premier cycle de 2022. A titre de comparaison, ses ventes en 2021 se sont élevées à 4,82 milliards de dollars. Soit 620 millions de dollars de plus que le leader mondial de diamants, le russe Alrosa. De Beers a d’ailleurs profité des sanctions contre ce dernier après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Washington a aussi défendu aux entreprises de s’approvisionner en Russie, sous peine de sévères mesures de rétorsion.
La filiale d’Anglo-American a déjà indiqué qu’aucun diamant russe ne faisait partie de son portefeuille. Elle opère uniquement en Afrique du Sud, au Botswana, en Namibie et au Canada. De Beers étudie actuellement une entrée en Angola en même temps qu’elle effectue des prospections au large du Groenland à la recherche de diamants marins, très prisés par la clientèle. Selon les analystes, la part de marché du groupe pourrait passer de 28% à 40% cette année. Son principal concurrent russe pesait 30% avec les sanctions américaines.
Une pénurie et une hausse des prix attendues
L’absence d’Alrosa sur le marché occidental fait courir un risque de pénurie qui pourrait provoquer une hausse nette des prix. On constate d’ailleurs déjà une progression des tarifs des diamants de 5 à 7 % chez De Beers. Cette augmentation concerne les petits diamants plutôt que les pierres plus grosses et plus rares. Elle pourrait pousser les clients à se tourner vers des diamants synthétiques, moins coûteux.
Si elle produit aussi des diamants de laboratoire, De Beers a choisi de miser sur des produits éthiques et responsables. Ainsi, l’entreprise a récemment mis en place une blockchain pour tracer ses pierres et éviter ainsi de vendre des diamants de sang. Autrement dit des diamants issus de zones en conflits ou servant à financer un groupe rebelle. Baptisée Tracr, cette plateforme vise à fournir l’authenticité et la provenance de 100 % de ses matières, contre 20% jusque-là.