L’ancien président socialiste n’a pas épargné son prédécesseur, lors d’une interview parue samedi dans Le Parisien. Il a notamment dénoncé les attaques dont la justice fait l’objet depuis la condamnation à trois ans de prison dont un ferme, de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes.
Le pouvoir judiciaire français brinquebalé ces derniers jours, peut compter sur un bouclier de taille. L’ancien président François Hollande a profité d’une sortie dans les colonnes du Parisien samedi dernier pour donner de la voix. Dans sa ligne de mire : ceux qui vouent aux gémonies la justice pour avoir condamné Nicolas Sarkozy, un autre ex-président de la République, à de la prison. Une attitude que le prédécesseur d’Emmanuel Macron juge tout simplement inacceptable. Car, fait-il remarquer, le temps où les hommes politiques se croyaient intouchables est révolu.
François Hollande pointe plus spécifiquement du doigt les attaques incessantes envers le Parquet national financier (PNF). L’institution créée par ses soins dans le sillage de l’affaire Cahuzac est en effet l’objet de tirs nourris de la part du clan Sarkozy depuis le début de l’affaire Bismuth. Et cela s’est empiré après sa condamnation, lundi 1er mars 2021. On reprocherait notamment au PNF de dérouler un agenda politique contre l’ancien chef de l’État. Des accusations indignes et portant atteinte à l’honorabilité des magistrats qui siège au parquet, selon Hollande. Il affirme néanmoins mesurer les incidences de cette condamnation à de la prison ferme d’un ancien dirigeant du pays.
Le PNF n’en a pas fini avec Sarkozy
Nicolas Sarkozy est en effet devenu à travers ce jugement en instance, le premier ancien président de la République condamné à une peine de prison de ferme. Jacques Chirac avait été condamné dans le cadre du dossier des emplois fictifs à la mairie de Paris, mais avec sursis. Ce verdict historique à tous égards a de quoi rendre furieux l’accusé et ses proches qui depuis, ne ratent aucune occasion pour vitrioler le PNF. L’ancien patron de la droite qui a par ailleurs fait appel du verdict, a promis mener bataille jusqu’au bout afin de se laver de tout soupçon.
Il faut croire que le ministère public a décidé d’entreprendre la même démarche. Puisque le PNF a également décidé d’interjeter appel de la sentence prononcée par le tribunal de Paris. Et pour cause, le parquet avait requis quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme pour Sarkozy et ses co-accusés. La décision en appel qui ne devrait pas intervenir avant 2022 pourrait s’alourdir.