Serpent de mer depuis des années, le passage du championnat à 18 clubs refait surface. Ce weekend, le président de la Ligue 1 Vincent Labrune a évoqué cette possibilité. Mais son homologue de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a estimé que cette formule n’était pas la priorité en ce moment.
Depuis plusieurs années, on en parle dans le milieu du football français : le passage de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à 18 clubs. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le président de la Ligue Professionnel de Football (LPF) Vincent Labrune a évoqué cette possibilité. « Nous devons redessiner le format de nos compétitions. C’est obligatoire, sinon nous mourrons d’ennui en matière de spectacle et d’épuisement en matière d’investissements », juge l’ancien président de Marseille.
Une formule expérimentée entre 1997 et 2002
En conférence de presse lundi, Didier Deschamps a approuvé l’hypothèse : « Je fais partie de ceux qui pensent que plus l’élite est resserrée, mieux c’est. Ce serait tirer le foot français vers le haut. On voit aujourd’hui les calendriers avec des enchaînements qu’on n’a jamais vus : des semaines à trois matches avec la Ligue des champions toutes les semaines. C’est compliqué », a déclaré le sélectionneur des Bleus. « Avoir quatre matches de Championnat en moins, en passant à 18 clubs, ça va dans le sens de l’élite », a-t-il ajouté. Didier Deschamps a déjà connu cette formule resserrée entre 1997 et 2002 avec Monaco. Une période faste pour l’équipe de France également, championne du monde et d’Europe en 1998 et 2000.
« Il faudrait réaliser une étude financière, interroger les chaînes de télévision »
Dans une interview accordée au quotidien L’Equipe, le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët estime, en revanche, qu’un championnat de Ligue 1 à 18 clubs n’était pas la priorité, même s’il n’est pas complètement hostile à cette idée. D’abord, « Il faudrait réaliser une étude financière, interroger les chaînes de télévision. Cela fait quand même des matchs en moins. On ne peut pas dire comme ça: ‘Je lance une pièce en l’air et, suivant le côté où elle retombe, c’est oui ou non’. Cela peut mettre le bazar avec les télés », explique-t-il, alors que les contrats de droits TV courent jusqu’en 2024. « Dans le passé, on a souvent parlé d’un retour à 18 en L1. Cela n’a jamais abouti car les résistances des clubs ont été trop fortes. Vous demandez à deux clubs supplémentaires de descendre en Ligue 2… Il y a encore quelques semaines, quand on était en difficulté, certains voulaient jouer à 22 », insiste-t-il Le Graët.
De nombreux avantages pour les clubs et les investisseurs
Le retour à une Ligue 1 à 18 pourrait néanmoins avoir des bénéfices pour tous les acteurs. En effet, ce format relancerait la compétitivité de la Ligue 1, alors que les représentants français en coupes européennes ont tous trébuché ce weekend. Ils ont été notamment victimes de méforme et de blessures. Tout le contraire des clubs allemands, qui jouent à 18 dans l’élite (Bundesliga) depuis toujours. Aussi, les grosses équipes de Ligue 1 y voient une occasion de partager une bonne part du gâteau avec moins de clubs dans un contexte de crise économique due au coronavirus. En outre, concernant les investisseurs, cela pourrait être rassurant. Ils auraient plus de visibilité et moins de risque de descendre à l’échelon inférieur.