Les américains ont célébré jeudi la fête nationale de leur pays. Traditionnellement apolitique, cette commémoration a pris un accent de pré-campagne cette année. Donald Trump a tenu un discours dans lequel il a exalté l’Amérique devant une foule de passionnés qui arboraient casquettes, T-shirts et pancartes à son effigie.
« Make America great again »
Donald Trump s’est invité jeudi à la fête nationale des Etats Unis pour tenir un discours très critiqué. C’est aux cris de «USA, USA» du public que le milliardaire républicain est arrivé, accompagné de son épouse, Melania Trump, aux pieds de marches du Lincoln Memorial, monument à la gloire du 16e président américain. C’est depuis ces mêmes marches que Martin Luther King délivra en 1963 son discours historique «I have a dream» en faveur de l’égalité pour les Noirs.
Donald Trump a célébré l’histoire de l’Amérique, une nation où « rien n’est impossible ». « Notre nation est plus forte aujourd’hui que jamais auparavant», a déclaré le président américain sous les applaudissements de milliers de spectateurs. «Aujourd’hui, nous nous rassemblons comme un seul pays pour cet hommage très spécial à l’Amérique», a continué Donald Trump, avant d’énumérer les découvertes et avancées médicales, spatiales, technologiques et industrielles faites par des Américains. Et de promettre : «Nous serons de retour sur la Lune sous peu et un jour prochain, nous planterons le drapeau américain sur Mars».
Aux bons souvenirs du 14 juillet
Donald Trump a en outre rendu hommage aux militaires, à la police, aux sauveteurs et volontaires du 11-Septembre, ainsi qu’à de nombreuses personnalités civiles, dont le mouvement des suffragettes et plusieurs grandes figures noires américaines, dont Martin Luther King.
Le président américain était entouré de son vice-président Mike Pence, de membres de son administration, du Congrès et des représentants de toutes les branches de l’armée.
L’allocution de Donald Trump fut entrecoupée de musiques militaires et de spectaculaires survols d’avions de guerre. C’est que le locataire de la Maison Blanche a été impressionné par le défilé du 14 juillet 2017 sur les Champs Elysées à Paris. Il a donc tenu à reproduire le même ballet chez lui.
Le public a aussi eu droit à l’imposant Air Force One, le Boeing 747 des présidents américains. L’avion a survolé le cœur historique de Washington pour annoncer l’ouverture de la cérémonie qui a duré moins d’une heure. Cette célébration a pris fin avec la patrouille d’acrobaties aériennes Blue Angels. L’armée a aussi offert la vision rare de la silhouette fine du chasseur furtif B-2.
«C’est une démonstration de force qui n’est pas nécessaire»
De nombreux américains ont critiqué cette célébration de l’Indépendance, traditionnellement sobre et apolitique. Ce «n’est pas la manière américaine» de rendre hommage à l’armée, a estimé la maire démocrate de Washington, Muriel Bowser. «C’est une démonstration de pouvoir et de force qui n’est pas nécessaire», a regretté April Smith, une résidente de Caroline du Nord. Le candidat à la Maison-Blanche Joe Biden, lui, a dénoncé un évènement «conçu plus pour satisfaire son ego que pour célébrer les idéaux américains». Certains participants ont tout simplement vu, dans cette cérémonie un « Meeting de campagne partisan ».