La confiance des acteurs économiques germaniques s’est raffermie en octobre, d’après un baromètre de référence. Pourtant, plusieurs analystes soulignent que cet élan reste fragile et pourrait s’essouffler sans mesures de soutien appropriées.
L’ambiance économique allemande reprend des couleurs. L’indicateur Ifo, publié le lundi 27 octobre, atteste d’une progression du climat des affaires, passé de 87,7 en septembre à 88,4 en octobre. Ce chiffre dépasse les prévisions des analystes, qui tablaient sur une progression plus modérée à 88,0.
Plusieurs domaines tirent le pays vers le haut : dans l’industrie, le repli des commandes s’essouffle, et le taux d’utilisation des capacités croît pour atteindre 78,2 %, gagnant un point. Les services profitent d’une nette embellie de la confiance, portée par le tourisme et les solutions informatiques qui se distinguent particulièrement.
Quant au commerce, il bénéficie d’un regain d’optimisme, notamment dans le secteur du gros, où les perspectives s’assombrissent moins qu’auparavant.
« Les entreprises allemandes n’ont pas encore abandonné l’espoir d’une reprise« , a déclaré Klaus Wohlrabe, responsable de l’enquête. Il y a une lueur d’espoir dans les commandes industrielles : la chute des commandes semble s’être arrêtée », explique Klaus Wohlrabe, responsable de l’enquête chez Ifo, à Reuters.
Le spectre persistant de la stagnation
Pour autant, l’Allemagne, moteur économique de l’Europe, n’a pas retrouvé toute sa vigueur. Comme l’indique l’agence de presse, le produit intérieur brut a diminué de 0,3% au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois, principalement en raison d’un recul de la demande américaine lié à l’instauration de nouvelles taxes douanières par les États-Unis.
Après une vague d’optimisme qui avait déferlé sur le pays en début d’année, portée par des promesses de transformation de la politique budgétaire et d’investissements accrus dans les infrastructures et la défense, l’été a apporté son lot de désillusions.
L’ombre d’une nouvelle année de stagnation plane donc toujours. « La tendance pour l’Ifo ainsi que pour l’indice des directeurs d’achat pointe vers le haut. Mais l’absence de réformes pourrait signifier que cette croissance plus élevée ne sera qu’un feu de paille« , met en garde Joerg Kraemer, économiste en chef de Commerzbank, toujours auprès de Reuters.
Entre espoir mesuré et réalisme économique
Alors que certains misent sur la capacité de résistance de l’économie allemande pour traverser la tempête, d’autres craignent que les faiblesses structurelles enracinées freinent un redressement rapide.
Le gouvernement allemand, qui ne prévoit qu’une croissance anémique de 0,2% pour l’ensemble de l’année 2025, compte sur une accélération du PIB à 1,3% en 2026 et 1,4% en 2027 grâce à une injection budgétaire représentant 1% du PIB dès l’an prochain.
L’enjeu pour les décideurs politiques est de trouver un équilibre délicat entre les mesures de relance à court terme nécessaires pour éviter une récession prolongée et les réformes structurelles indispensables pour restaurer la compétitivité à long terme du pays.
