L’enquête sur les barbouzeries autour du Paris Saint-Germain révèle d’étranges liens avec une autre affaire, concernant notamment Rachida Dati et Carlos Ghosn.
A priori, aucun lien n’existe entre Rachida Dati et le Paris Saint-Germain (PSG), si ce n’est que l’actuelle ministre de la Culture pourrait un jour, en tant qu’élue parisienne, hériter de l’épineux dossier du Parc des Princes.
Ce stade, propriété de la capitale française, faisant actuellement l’objet d’un différend entre les dirigeants du club et la municipalité. Par ailleurs, la maire du 7e arrondissement de la mairie de Paris est réputée supporter le club espagnol du Real Madrid.
Pourtant, un certain lien semble la rapprocher du PSG. C’est en tout cas ce que tentent de démêler les enquêteurs chargés de l’affaire dite des barbouzeries autour du club détenu par le Qatar.
Voilà plus de deux ans que la justice fouine dans ce dossier aux multiples ramifications, qui combine des accusations d’espionnage, de chantage et de malversations fiscales.
Une toile d’araignée d’anciens policiers
Dans le cadre de cette même affaire, les enquêteurs ont perquisitionné la résidence parisienne du président du club, Nasser Al-Khelaïfi. Plusieurs personnes ont également été mises en examen, dont d’anciens employés du club et des policiers.
Ces deux personnages, respectivement actionnaire minoritaire de Renault – décédée en 2024 selon Le Monde –, et avocat, étaient auteurs d’une plainte contre l’actuelle ministre de la Culture et l’ancien PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn pour « corruption » et « abus de biens sociaux ».
Les deux sont renvoyés depuis novembre 2024 devant le tribunal correctionnel pour « corruption », « trafic d’influence », et « abus de pouvoir ». Il est notamment reproché à la ministre d’avoir fait du lobbying au parlement européen entre 2010 et 2012 pour Renault-Nissan alors dirigé par l’homme d’affaires franco-libanais.
Des zones d’ombre persistantes
Pour Malik Nait-Liman désormais mis examen, l’identité de la bénéficiaire des informations était on ne peut plus claire. Selon ses propos aux enquêteurs rapportés par Le Monde, Tayeb Benabderrahmane « avait formulé cette demande pour pouvoir répondre à une requête de Rachida Dati », son amie.
« Je savais qu’il [M. Benabderrahmane] était proche d’elle [Mme Dati]. Il l’appelait marraine », a-t-il ajouté, même si l’intéressé affirme à son tour au juge d’instruction Vincent Lemonier n’avoir jamais mené d’enquête privée pour le compte ou dans l’intérêt de Rachida Dati ».
Pourtant selon Le Monde, le jour même où cette enquête parallèle est lancée sur le couple Coutaz-Repland-Baduel, Rachida Dati adresse un courrier à la patronne du Parquet national financier, Éliane Houlette, évoquant des soupçons sur la relation entre les plaignants et suggérant une possible « manipulation ».
Comment la ministre avait-elle obtenu ces informations ? C’est l’une énigmes que la justice essaie désormais de résoudre dans ce dossier.