L’ancien présentateur télé aujourd’hui objet de plusieurs accusations de viols et d’inconduites sexuelles aurait été visé pour les mêmes faits déjà en 2005.
Le scandale autour de Patrick Poivre d’Arvor (PPDA) prend une nouvelle dimension explosive avec la révélation ce lundi 21 octobre 2024, d’une enquête datant de 2005, jusqu’alors restée dans l’ombre. Selon des informations rapportées par Le Monde, les agissements de l’ex-présentateur de TF1 ont fait une victime, en la personne de Caroline Merlet.
Cette femme aujourd’hui de 48 ans aurait été violée, sans préservatif, dans les bureaux de PPDA le soir du 14 mars 2005, après le journal de 20 heures de TF1. Un traumatisme qu’elle dit avoir « embelli ou oublié » afin de ne pas « plonger ».
Surtout, elle ne s’en est jamais plus ouverte à quiconque depuis lors, selon des témoignages recueillis par Le Monde. Un mutisme que la justice aura, paradoxalement, participé à entretenir. Car si Caroline Merlet a à l’époque déposé plainte, aucune suite n’a été donnée à cette affaire.
Des enquêtes avaient pourtant été menées, selon le parquet. Mieux, une perquisition avait été dépêchée dans les locaux de PPDA à TF1 pour constatation des faits présumés, avant que le dossier ne s’évapore mystérieusement.
De larges zones d’ombres
De quoi intriguer le public aujourd’hui, à la lueur de la récente actualité de Patrick Poivre d’Arvor. L’ancien présentateur star est au cœur de multiples accusations impliquant à ce jour une quarantaine de témoins différents, avec une mise en examen pour viol intervenu en décembre 2023.
Une procédure que l’on croyait jusqu’ici avoir été enclenchée par la journaliste Florence Porcel, dont la plainte remonte au 15 février 2021. Comment une telle affaire a-t-elle pu ainsi rester secrète pendant si longtemps ?
Interrogée, la direction de TF1 affirme n’avoir « pas eu connaissance de cette procédure ». « C’est inimaginable« , s’insurge la journaliste Hélène Devynck, elle-même plaignante. « C’est impossible de rentrer dans les locaux de TF1 et de perquisitionner un bureau sans que la direction ne soit au courant« , ajoute-t-elle.
L’effet domino d’une parole libérée
Face à ces incohérences, la colère des victimes présumées n’en est que plus grande. « Si j’avais su en 2005, peut-être que j’aurais témoigné« , confie au Monde, Hélène Devynck. Un sentiment de frustration également palpable du côté des défenseurs des victimes.
Me Corinne Herrmann, avocate de sept plaignantes, parle d’un véritable « coup de tonnerre ». « C’est choquant de voir que l’enquête menée en 2005 ne soit pas allée jusqu’au bout. On aurait pu arrêter le processus« , s’insurge-t-elle.
La révélation de cette ancienne enquête agit comme un catalyseur, renforçant la détermination des femmes à l’origine des plaintes. D’autant que deux nouvelles plaintes avec constitution de partie civile s’ajoutent désormais aux cinq déposées en juin dernier.