Le gouvernement de Michel Barnier pourrait bien naître avec certaines infirmités susceptibles de causer sa perte en raison des frustrations autour de sa composition.
Après plus de 70 jours d’attente, la France devrait enfin connaître sa nouvelle équipe dirigeante. L’annonce devant intervenir, selon diverses sources médiatiques concordantes, ce samedi 21 septembre. Sans doute un soulagement pour les millions de Français pris au milieu des querelles politiques ces derniers mois.
L’éléphant annoncé pourrait cependant naître avec des pieds cassés. En cause, des voix dissonantes de plus en plus fortes au sein même de l’ex-majorité présidentielle, comme le révèle ce vendredi, le journal Le Parisien, citant diverses sources au courant des tractations.
Celles-ci mettent notamment en avant aussi bien la répartition des postes que les profils des ministres choisis par le Premier ministre Michel Barnier. Ce dernier est ainsi accusé, à en croire Le Parisien, d’avoir privilégié des personnalités trop marquées à droite.
Les Républicains dans le collimateur
La présence jugée trop importante des membres du parti Les Républicains (LR) – trois postes dont le très stratégique ministère de l’Intérieur, sur 16 ministères régaliens, selon Le Parisien – est pointée du doigt par l’ancienne majorité.
La frustration est d’autant plus grande que parmi les sept postes censés revenir à la Macronie – la galaxie des soutiens du président Emmanuel Macron –, nombreux sont d’anciens membres de l’UMP (L’Union pour un mouvement populaire), parti ancêtre des LR.
De quoi accentuer le sentiment d’abandon des macronistes, dont certains évoquent selon le Parisien, « une petite purge » ciblant le mouvement. « C’est un gouvernement très à droite, très conservateur », note pour sa part, Stéphane Travert, dans des propos rapportés par Le Parisien.
Une majorité en perdition
Face à ces accusations de favoritisme, les LR jouent la carte de l’ironie, rejetant l’idée d’une surreprésentation au regard du poids quantitatif du parti à l’Assemblée nationale et au Sénat. « On n’avait pas compris que la Macronie avait un droit de veto sur les ministres LR », s’amuse ainsi l’entourage de Laurent Wauquiez, toujours à en croire Le Parisien.
Les grincements de dents sont toutefois loin de se limiter aux proches d’Emmanuel Macron. Le groupe Horizons de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe ou encore le MoDem de François Bayrou ont chacun leur grief.
Tout cela préfigure des difficultés à venir pour Michel Barnier pour trouver des majorités à l’Assemblée. Alors qu’il devra soumettre rapidement des textes clés comme le budget, des débats houleux se profilent.