Production d’œufs : la filière lance un plan pour maintenir l’autosuffisance de la France

Alors que la consommation d’œufs de poule a augmenté en 2023 en et continue de progresser en 2024, la production reste inférieure à la demande. Pour maintenir l’autosuffisance de la France, la filière lance un ambitieux plan à 750 millions d’euros. Ce programme prévoit la construction de 300 nouveaux poulaillers d’ici à 2030.

En 2023, les Français ont mangé 15 milliards d’œufs, soit une hausse de +4% par rapport à 2022. En moyenne, chacun de nous a consommé 224 œufs (24 de plus qu’en 2013). Un record historique. Et cette dynamique se poursuit en 2024. Depuis le début de l’année (entre janvier et avril), la consommation en France a augmenté de 5,2%, établissant un autre sommet.

Les œufs de poules issus d’élevages alternatifs représentent plus de trois quarts des ventes

Selon la CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf), qui donne ces chiffres, les œufs de poules élevées au sol et en plein air (élevages alternatifs) représentent 78,6 % des ventes en 2023, contre 74,3 % l’année précédente. Aujourd’hui, 73 % des pondeuses évoluent en dehors d’une cage, contre 36,7 % en 2017. D’ici la fin de la décennie, la loi impose d’atteindre les 90 % au nom du bien-être animal, mais également de la qualité nutritionnelle.

La production française d’œufs insuffisante

Bien que satisfaite de la croissance de la consommation, la CNPO regrette que la production française d’œufs et d’ovoproduits ne suive pas la hausse de la demande. Entre 2021 et 2023, elle a reculé de 4,2 % à cause des abattages massifs dans les poulaillers pour endiguer l’épizootie aviaire. Cette maladie a créé un déficit d’un million de poules pondeuses. La France, premier producteur de l’Union Européenne (UE), voit ainsi son autosuffisance en œufs tomber pour la première fois sous le seuil fatidique des 100 % en 2023 (99 %).

De la nécessité de contrer la hausse des importations d’œufs

En dessous de 80% d’autosuffisance, ce serait la catastrophe car les 20% venus de l’étranger imposerait leurs prix, généralement très bas. Les éleveurs français ne peuvent pas tenir face à cette concurrence en raison des coûts de production en Hexagone. Ils craignent en particulier une augmentation des importations de Pologne et d’Ukraine. Celles-ci ont déjà doublé en 2022 et pourraient encore croitre de plus de 20 % cette année, fort d’une absence de contraintes sanitaires notamment. Face à ce risque, la filière s’organise.

Un plan pour construire 300 nouveaux poulaillers d’ici à 2030

La CNPO, qui regroupe les producteurs et les distributeurs, annonce un ambitieux plan à 750 millions d’euros. Elle prévoit d’abord de consacrer 300 millions d’euros à la construction de 300 nouveaux poulaillers d’ici à 2030. Ce qui représenterait environ 1 million de places supplémentaires, alors que la France comptait 57 millions de poules pondeuses en 2021. Cet effort financier concerne aussi les élevages de dindes, oies, pintades, chapons ou canards.

Financer la conversion vers des élevages alternatifs

Il s’agira de construire des installations plus grandes, comme celles de Roumanie ou de Slovaquie. La CNPO prévoit aussi d’investir 450 millions d’euros dans la conversion des élevages en cage vers des élevages alternatifs. Elle souhaite passer de 73 % à 90 % de part d’ici à la fin de la décennie. Par ailleurs, l’interprofession appelle l’Etat à simplifier les démarches administratives pour la construction ou l’extension des fermes. En outre, elle aimerait en finir avec les multiples recours des associations écologistes et des riverains, qui se disent soucieux du bien-être animal.

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