Violences policières : Gérald Darmanin demandera la révocation des policiers ayant tabassé un producteur de musique à Paris

 

Des policiers dans une rue de Paris.

Gérald Darmanin, a annoncé jeudi qu’il allait demander la révocation des quatre policiers suspendus à titre conservatoire après leur mise en cause dans le passage à tabac d’un producteur  de musique samedi soir à Paris. Le ministre de l’Intérieur les accuse d’avoir « sali l’uniforme de la République ».

« On m’a dit “sale nègre” plusieurs fois »

Invité du 20 heures de France 2, le jeudi 26 novembre, Gérald Darmanin a annoncé qu’il va demander la révocation des quatre policiers suspendus à titre conservatoire après leur mise en cause dans le passage à tabac d’un producteur samedi soir à Paris. Le ministre de l’Intérieur les accuse d’avoir « sali l’uniforme de la République ». Cette déclaration fait suite à la publication par le média en ligne Loopsider, d’une vidéo de l’arrestation d’un producteur de musique, Michel Zecler, à son studio du 17e arrondissement.

« On m’a dit “sale nègre” plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a dénoncé la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). « Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, NDLR) soit fait », a-t-il dit au sortir de sa déposition. « Je n’ai aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.

Dans une rare déclaration publique, le procureur de Paris Rémy Heitz a souhaité que l’IGPN, saisie du dossier, enquête « le plus rapidement possible ». Les policiers mis en cause assurent dans leur procès-verbal être intervenus samedi dernier pour tenter d’interpeller Michel Zecler pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils. Les fonctionnaires de police précisent ensuite que l’homme les avait frappés en premier.

Aucune trace de violence de la part du producteur de musique

Pourtant, les images de vidéosurveillance du studio montrent que les policiers ont roué de coups le producteur de musique sans que ce dernier leur ait porté main. Alors qu’on l’embarquait de force, il cherchait plutôt à se protéger le visage et le corps. Suite à cette interpellation, l’homme a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure, cette fois pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique ». « Si nous n’avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison », a dit à l’AFP, Hafida El Ali, avocate de M. Zecler.

Une indignation générale en France

Plusieurs personnalités politiques et des sportifs ont dénoncé sur les réseaux sociaux ces nouvelles violences policières, forçant l’exécutif à prendre des décisions dans l’urgence. La maire de Paris Anne Hidalgo a notamment appelé à « tirer toutes les conséquences » de « ces faits d’une exceptionnelle gravité », ajoutant que « l’Etat de droit n’est pas négociable ». Gérald Darmanin a été reçu jeudi après-midi par le président Emmanuel Macron, qui a dit suivre la situation de près. Plusieurs proches du président de la République ont exprimé sur Twitter leur indignation après le passage à tabac du producteur.

Cette affaire survient après l’adoption cette semaine par l’Assemblée nationale de la proposition de loi « Sécurité globale », qui suscite de vives critiques de la part des journalistes, des défenseurs des libertés et de l’opposition. Elle intervient également trois jours après l’évacuation musclée, lundi soir, d’un camp de migrants place de la République à Paris.

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