Cinq citoyens américains, se disant victimes de pédophilie commis par des prêtres catholiques, veulent saisir la justice fédérale contre le Vatican. Les cinq plaignants donnent une conférence de presse ce mardi à Saint-Paul (Minnesota) pour expliquer leur démarche.
La dérangeante omerta de l’Eglise catholique
Cinq américains veulent trainer le Vatican devant la justice de leur pays pour pédophilie. Ces présumés victimes d’abus sexuels commis par des prêtres catholiques ont annoncé qu’ils vont saisir la justice fédérale pour qu’elle ordonne au Vatican d’ouvrir ses archives. Cela permettrait d’avoir un libre accès aux archives secrètes du Saint-Siège, pour donner la mesure des protections dont ont bénéficié de nombreux religieux accusés d’abus sexuels. Car, bien que le droit canonique oblige les prêtres et religieux à signaler à l’Église tout soupçon d’agression sexuelle ou de harcèlement, les pratiques ont continué en toute impunité. Tout se passait comme si ces prêtes avaient l’onction tacite du Saint-Siège. Comment ne pas le penser quand l’Eglise reste quasiment muette face aux nombreux scandales de pédophilie à travers le monde ? Quand l’ancien pape Benoît XVI attribue la pédophilie en général à la révolution sexuelle des années 1960 et particulièrement à la « révolution de 68 » ?
Que les identités des agresseurs soient connues
Aujourd’hui, les cinq citoyens américains veulent voir l’Eglise remuer de fond en comble pour que les abus sexuels cessent en son sein. Selon le cabinet d’avocats Jeff Anderson, qui les défend, ces plaignants souhaitent que le Saint-Siège « révèle les identités de milliers d’agresseurs connues uniquement du Vatican », ainsi que leurs dossiers et leurs histoires.
Parmi les cinq présumés victimes de pédophile à l’Eglise figurent James Keenan et Manuel Vega, bien connus de l’opinion. L’un dit avoir été agressé par un prêtre à Saint-Paul de Minneapolis et l’autre soutient qu’il est toujours à la recherche du prêtre qui a abusé de lui et qui a ensuite pris la fuite. Quant aux trois autres plaignants, ils accusent deux religieux d’agressions et un archevêque de les avoir couverts.
Ce mardi à 13H (18 heures, heure française), ils donnent une conférence de presse à Saint-Paul (Minnesota) pour expliquer leur motivation et leur démarche.
Une pédophilie à grande échelle
Aux Etats Unis, plusieurs enquêtes menées au sein de l’Eglise, ont révélé de nombreux abus sexuels sur des enfants commis par des « prêtres prédateurs ». En Pennsylvanie au moins 300 religieux seraient concernés par le scandale et dans l’Illinois au moins 700. Mais les victimes et associations soupçonnent la justice d’avoir produit des listes incomplètes ou d’avoir donné les noms de religieux décédés ou déjà jugés.