Rennes : Une mère devant le tribunal correctionnel pour avoir secoué son bébé en 2015

Vanessa, une mère bretonne de 32 ans, comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Rennes, quatre ans après les faits qui lui sont imputés. En février 2015, elle aurait secoué vigoureusement son bébé, d’où l’hématome découvert autour du cerveau de celui-ci.

« Il y a eu une erreur d’interprétation à un moment donné »

Quatre ans après les faits, Vanessa comparait devant le tribunal correctionnel de Rennes ce lundi pour « violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans par ascendant ». La jeune mère bretonne est accusée d’avoir secoué son bébé en février 2015, ce qui aurait provoqué la formation d’un hématome dans le cerveau de l’enfant. Mais la jeune femme et son conjoint ont toujours nié les faits et clamé leur innocence. Avec d’autres parents présumés victimes d’accusations similaires, ils ont même crée l’association Adikia, qui réunit aujourd’hui plus de 200 familles.

« Il y a eu une erreur d’interprétation à un moment donné. Et c’est pour ça que j’ai envie de me battre aujourd’hui, pour qu’on puisse dire haut et fort ‘’ils se sont trompés’’ », a déclaré Vanessa. Son avocat, Me Grégoire Etrillard, ne dit pas autre chose, lui qui dénonce une enquête bâclée. « Selon le principe de précaution, on écarte tout de suite l’enfant de sa famille. C’est un nid à erreur judiciaire. On ne cherche plus qu’à savoir qui a secoué le bébé, quand est-ce qu’il a été secoué, alors que si ça se trouve, il y a des explications médicales alternatives » a-t-il expliqué.

Vanessa espère obtenir sa relaxe aujourd’hui

Sauf qu’un gendarme a pu remonter des SMS entre Vanessa et une amie, dans lesquels elle évoquait l’idée de secouer son bébé. « Je lui disais qu’Hylann avait souvent des problèmes pour respirer la nuit et que j’avais été obligée de le secouer pour qu’il revienne à lui. » s’est défendue Vanessa.

Malgré cette tache dans son argumentaire, elle espère obtenir sa relaxe aujourd’hui et elle est très optimiste: « J’ai hâte d’être entendue par le tribunal (…) Je veux apporter enfin les éléments dont je parle depuis le début de la procédure mais que personne n’a écoutés. Il y a quand même deux grands pontes de la neurochirurgie qui me croient innocente. »

Les faits pour lesquels Vanessa est jugée ce lundi remonte à février 2015. Le 16 février 2015, la jeune femme s’inquiète d’une montée de température chez son bébé Hylann et court consulter sa pédiatre, au CHU de Rennes. La pédiatre fait des analyses et trouve la tête d’Hylann un peu trop grosse. Un scanner révèle ensuite que son « fils avait un hématome autour du cerveau, ce qui n’était pas normal. ». Le chef du service pédiatrie conclut qu’il s’agit du syndrome du bébé secoué. Immédiatement les gendarmes perquisitionnent le domicile des parents et le petit est placé en famille d’accueil. Le lendemain, le couple est convoqué à la gendarmerie puis placé en garde à vue durant 36 heures. Après cette garde à vue, le conjoint est innocenté et Vanessa mise en examen, suite à la découverte des SMS compromettants. Trois mois plus tard la famille est réunifiée, mais suivie par des éducateurs spécialisés. Aussi l’enquête judiciaire suit son cours. Vanessa se bat alors en créant une association avec d’autres présumées victimes de mauvaises interprétations judiciaires et s’attache même les services d’experts médicaux, parmi les plus chevronnés, à ses propres frais d’ailleurs.

 

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