Sujets de société, thrillers psychologiques : le Théâtre Hébertot s’affirme

Depuis qu’il a repris le théâtre Hébertot en 2013, Francis Lombrail s’est donné pour mission de faire prospérer l’héritage de cette salle mythique des Batignolles, en l’enrichissant d’une programmation exigeante faisant la part belle aux thrillers psychologiques et aux grands sujets de société. Pari réussi avec un théâtre à l’identité affirmée qui attire un public nombreux avec de grandes pièces conçues comme de grands spectacles.

Depuis son ouverture en 1830, mais surtout depuis sa reprise par Jacques Hébertot (qui lui donne son nom définitif) en 1940, le Théâtre Hébertot cultive sa différence. Une salle qui allie grands auteurs et acteurs prestigieux avec l’obsession permanente d’offrir des spectacles de qualité à destination du grand-public.

C’est au théâtre Hébertot que se jouent en premier, au tournant du siècle, les créations de Jean Cocteau et Jean Giraudoux, mais aussi des adaptations des œuvres d’Albert Camus, Georges Bernanos, François Mauriac ou Henry de Montherlant. C’est sur les planches d’Hébertot que Gérard Philippe lance sa carrière… dans les pas de Jean Marais, autre habitué de la salle.

Jacques Hébertot décède en 1970, mais la passion d’un certain théâtre demeure. Des pièces d’auteurs tels qu’Eugène Ionesco, ou Jean d’Ormesson sont montées saisons après saisons. Avant que de nouvelles générations viennent à leur tour laisser leur empreinte à cette salle unique, à l’image de Florian Zeller, Samuel Benchetrit, Sébastien Thierry ou Amanda Sthers.

Francis Lombrail a repris les rênes du Théâtre Hébertot depuis 2013. En conservant l’ADN du théâtre, tout en imprimant sa marque, comme il l’a récemment expliqué au Figaro : « Nous voulons aller vers des créneaux peu explorés, de grands sujets de société, des histoires vraies où la psychologie des personnages est poussée, de beaux huis clos ».

Des choix forts, en cohérence avec la programmation du théâtre pour la rentrée 2018. Deux pièces américaines ambitieuses et intenses. « Misery », adaptée du roman de Stephen King par William Goldman, qui détaille le face-à-face opposant un auteur séquestré à son admiratrice psychopathe, bien décidée à prendre le contrôle de son œuvre. « 12 hommes en colère », le classique de Reginald Rose, où les jurés d’un procès pour meurtre se déchirent sur la culpabilité ou l’innocence du prévenu.

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